Forcément, je réagis à ça (voir quote)... Allez je partage juste ce que ca m'a inspiré hier soir.
J'aime toujours autant te lire Cernus !
PS. C'est marrant comme on (je) n'écrit jamais ce qu'on pensais écrire.
J'aime bien ta vision de cernus sur la chose : si ca connecte/résonne pas, oublie. Pour le lecteur ok... Pour moi qui écris, il faut me rendre à l'évidence, je résonne avec ce que j'écris. Et si j'ai pas pu dire ce que je voulais dire à la base, c'est peut-être que ca connectait pas, tout simplement. Quelque part, peut-être qu'on passe pas mal de temps à essayer de connecter des choses qui ne nous concernent finalement pas. Quelle perte de temps !
Par exemple j'ai encore mal au cou et il me vient un truc genre 'La mort de l'enfant'. Si je suis la tension elle va me raconter un roman, si je lâche prise et laisse faire ma part divine elle va s'en aller simplement. C'est dans l'air du temps, les chosent bougent beaucoup ..
Moi je veux des romans ! Je veux des histoires, dis m'en comme tu en dis à Cernus au coin du feu. Lâcher prise tout simplement, pour moi, manque de piquant. Me frustre. Donne moi des histoires comme jalon de mon avancée vers toi, que je puisse rêver à l'unité en m'endormant sans plus craindre que tu m'as abandonné en chemin. Sois présent, rassure moi. Sinon j'ai l'impression les autres avancent sans moi... Tu es là, hein, dis, tu es là près de moi ? Hein, dis...
Raconte moi ici et maintenant des contes merveilleux de peur et d'unité, des berceuses pour m'endormir en rêvant à toi. Toi que je préfère rêver sans cesse plutôt que saisir, alors que pourtant tu es là, penché sur mon lit d'enfant, tendrement, et qu'il me suffirait d'ouvrir les yeux et de te sourire. Et c'est tout ce que tu souhaites. Hein, dis, c'est ce que tu veux, hein ? Dis moi que tu me veux, que tu me désires. Désire-moi, je t'en supplie...
J'ai dormi si longtemps... Aujourd'hui je rêve que j'ouvre les yeux, mais tu n'es plus là, et je suis seul. Les autres sont là, eux, avec leurs histoires qu'ils agitent avec suffisance au bout de mon nez. Que leurs histoires sont belles... Il paraît que ce sont les miennes, mais que par amour, tu les racontes aux autres pour qu'ils me les redisent, parce que toi, je ne t'entends pas... Je ne t'écoute plus, car j'ai peur que tu ne sois qu'un rêve, toi aussi. Comment jamais être sûr d'être éveillé ? Je dors depuis si longtemps, et j'ai même oublié comment ouvrir les yeux... Si j'en avais le courage.
Je t'appelle. Je suis dans un temple, et je crie ton nom. Je n'en peux plus, de cette ignorance, de cette douleur. Il n'y a plus un seul rêve qui ne soit un cauchemard. Je me perds à chaque pas, il n'y a qu'un lointain écho qui répète ton nom sans cesse, de plus en plus lointain... Amour... Si faible... Je le saisis à bout de souffle, au tout dernier moment avant qu'il ne disparaisse, et je le crie, ton nom. Et tu viens, et à nouveau la lumière, juste assez pour me guider, comme une promesse.
Est-il des histoires où l'écho devient si faible qu'il ne sera jamais plus entendu ?
Est-il un rêveur qui ne se réveillera pas...
.oOo.
Moi je veux suivre mes douleurs et mes joies, qu'elles me racontent, qu'elles existent enfin... Si rien n'existe, alors je suis perdu : je ne suis qu'un amas de rien en mouvement, qui se sussure à l'oreille son rêve d'existence frustré. Mais si rien existe, s'il y a un silence, alors qu'il parle ! Qu'il se brise, qu'il soit bruit, que je puisse l'entendre et l'écrire, le figer en histoires. Mais sans trop cristalliser, car le vide de l'unité me fait aussi peur que la douleur de la densité. Laisse moi dans l'entre deux... Exister, mais pas trop ! Mais toi, existe... Je t'en prie, si fort, existe !