Attention, toute personne allergique aux prises de tête et au petit vélo du mental, passez votre chemin

Actuellement, j’ai décidé d’arrêter de m’imposer un rythme qui n’est pas le mien pour de plus en plus écouter mes propres besoins et envies. Mais de nombreux moments inconfortables, montées émotionnelles et de nouvelles peurs/blocages ( en vrac vertige, toucher l'autre, être touché …) apparaissent et disparaissent. Et je continue à essayer de trouver une solution pour que cette succession de période apaisée et tourmentée s’aplanisse.
Et si en réalité, il n’y avait pas de problème?
Et si c’était justement cela être pleinement vivant?
Mais cela n’est pas acceptable pour moi de dire qu’il n’y a pas de problème, vu tout ce que cette sensibilité m’a coûté depuis tant d’années.Et m****, oui, je suis attaché au fait que cette hyperémotivité et sensibilité à été ma pire ennemi durant de nombreuses années et je ne me sens pas prêt pour l’accueillir autrement.J’ai conscience que c’est une partie de moi qui est magnifique, qui peut m’apporter beaucoup, mais je me méfie encore beaucoup d’elle.Je sens et on m’a dit que c’est la clé pour ouvrir « mon cœur » au sens large du terme. Mais cela me fait flipper.
Et même si les dix derniers jours qui m'ont réconcilié avec les hommes et le fait d'être accepté totalement tel que je suis dans un groupe m'ont apportés beaucoup (10 jours de chantier participatifs pour la rénovation d'une maison en paille et enduit extérieurs en terre), les crises de panique/ pétage de plomb sous contrôle lors des jours de tension émotionnelle débordante m'ont pesé et m'ont poussé à m'isoler. Même si je sais que c'est juste pour moi de suivre le rythme de mes parties blessées et que c'est le mieux que je peux faire actuellement.
Et quand j'ai trouvé un équilibre au sein d'un groupe et que celui-ci évolue, j'en veux aux personnes qui me donnent l’impression de rompre cet équilibre. Même si c'est compréhensible que je m'attache à ces expériences positives, ayant toujours peurs que celles-ci ne soient qu'un nuage de fumée et que je n'arriverai pas à me ressentir de nouveau accepté tel que je suis.
Mais le nœud du problème, c'est quoi? (Ah, j'y tiens à mon problème)
Juste que je n'accepte pas de me sentir mal le matin, que je ne m'autorise pas à me sentir mal sans raison, que je veux que tout ait une explication ou un sens pour pouvoir l'accepter. Trouver un sens à ce qui se passe dans ma vie me rassure, mais est-ce pas une autre chaîne que je me construis? Certes, plus lâche et moins lourde à porter, car désormais principalement basé sur l'intuition et le ressenti, mais toujours fortement basée sur la peur de perdre cette illusion de stabilité et de sécurité qui m'apaise et qui me permet de continuer à me battre chaque matin.
Car oui, j'ai l'impression de lutter fréquemment pour trouver la force pour continuer à avancer.Mais ai-je vraiment besoin d'avancer? Et si vivre suffisait? Certes, mais l'impression de devoir me forcer pour me lever chaque matin, avec certes , des envies, mais par moments aussi beaucoup de découragement, me pèse. Et l'impression que si je ne me force pas pour agir, je vais me laisser couler et que je n'arriverai pas à me relever.En gros, je me crée mes propres sables mouvants et certaines parties de moi voulant des choses opposées, c'est compliqué pour y voir clair et se sentir rassuré.
Certes, il y a beaucoup de lumière dans ma vie désormais, suivre mes peurs pour explorer et me rendre compte qu'elles sont non fondées porte ses fruits. J'ai l'impression que le nœud de tout cela, c'est que je m'impose de devoir avancer. Mais la vie n'est pas une course. Même si en écrivant cela, j'en doute beaucoup, ayant un telle envie de rattraper le temps perdu et d'arrêter au plus vite de me faire souffrir inutilement.
J'écris cette ligne et je pleure. Car oui, c'est cela, c'est cette impatience, ce sentiment d'urgence qui m'ajoute une pression pas possible. Cette impression de ne plus avoir assez de force pour arriver au bout de la course et de mettre un dernier coup de collier en espérant tout de même y arriver, pour pouvoir enfin en profiter. Et enfin me débarrasser de cette impatience, cette frustration, ce poids qui ne me quitte pas et dont je veux me débarrasser au plus vite. En gros, un gros besoin de sécurité et d'apaisement actuellement dans ma vie et l'impression que ce travail sur moi ne fait que remuer tout ce qui colle au fond et rend l'eau de ma mare intérieur de plus en plus nauséabonde et saumâtre.Et malheureusement, après avoir commencé à faire remonter tout cela à la surface, j'ai l'impression que cette agitation devient permanente et que le seul moyen de l'arrêter, c'est d'écumer ce qui se trouve en surface. (Eh oui, un gros boulot sur l'acceptation et l'accueil en attente)
J'ai l'impression que je dois baisser les armes, et le guerrier en moi considère cela comme un déshonneur. Mais ce n'est pas avec l'épée dégainer que l'on peut signer un traité de paix et ainsi s'apaiser et profiter du repos du guerrier bien mérité.
Que dire de plus?
Que je suis paumé, heureux d'être devenu ce que je suis, mais j'ai encore l'impression de devoir me surveiller et prendre soin de moi à longueur de journée comme avec un enfant de 4 ans et cela m'épuise. Et que, presque deux ans après cet acte de foi qui m'a fait quitter mon boulot pour laisser la vie me guider, je me sens de plus en plus moi. Ma vie me parait plus riche, plus intense, plus simple également, mais moins facile et plus déconcertante également.
J'ai vraiment l'impression de m'être inséré dans un tube en surf et d'avoir peur à chaque instant que celui-ci s'effondre sur moi, ce qui m'empêche de profiter du moment et me contracte aussi bien émotionnellement, physiquement que psychologiquement.
Au pire, qu'est-ce que je risque?
De boire la tasse, ce que je sais très bien faire et d'attendre une autre vague pour continuer en me laissant porter et ce, avec plus d'expérience dans mes poches.