l'approche centrée sur la personne

Une prise de conscience, un vécu touchant, bousculant, questionnant, enrichissant... C'est par ici !
elfia
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Bonjour,

je viens de découvrir Carl Roger, psychologue humaniste américain. Il a mis mis au point le concept d'approche centrée sur la personne, un concept d'éducation et de thérapie dans le droit fil des théories libertaires. Cela m'a aidée à réfléchir sur les problèmes générés par une ado de mon lycée : grossièreté, agressivité, bruits intempestifs ... je pense aujourd'hui que la jeune fille en question est atteinte du syndrome de Gilles de la Tourette, une maladie neuronale qui s'exprime par différents tics. Comment amener cette jeune fille à se faire diagnostiquer, sachant que sa mère est la même en pire, et c'est normal : la maladie est héréditaire?
Elfia

PS : je pense que Aurablue pourrait avoir une réponse à ma question.
Manwë
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Bonjour Elfia :)
PS : je pense que Aurablue pourrait avoir une réponse à ma question.
En effet elle est pleins de bonnes recettes : http://aurablue.canalblog.com/ :mrgreen:


Plus sériousement, j'ai moi-même découvert Carl Rogers il y a quelques années, alors que je venais de lire intégralement la page naissante de wikipédia sur la Psychologie, par curiosité.. Et le court passage sur la Psychologie Humaniste a retenu mon attention.. J'ai direct acheté un livre "Le Développement de la Personne" de lui et j'ai été ... WAOUH ! .. Son approche est vraiment magnifique, humaine et .. finalement si simple ! Je me suis retrouvé dans sa sensibilité.. Ca m'a vraiment fait écho profondément..
A ce moment là est né clairement ma passion pour la Psychologie et .. d'ailleurs l'envie d'être psychologue..
Donc oui, c'est un véritable précurseur, une inspiration vivante, et encore aujourd'hui il peut être d'une très bonne lecture !!


Pour en revenir à ta question principale, si tu fais le lien entre Rogers et cette fille, je dirais que bêtement cela passerait par une relation "véritable" avec elle, qui lui permettrait d'exprimer ce qu'elle ressent vraiment et toi de pouvoir lui offrir ton regard, ta compréhension et les pistes qui tu ressens comme pouvant l'aider..

Le truc c'est que je ne suis pas sûr qu'elle ait envie de se reconnaître comme ayant une "maladie neuronale", un "handicap".. Qui en aurait envie.. Se sent-elle en souffrance par rapport à cela ou est-ce juste les autres (profs/élèves qui en "souffrent"?) Centré sur la personne amènerait bien à partir d'elle et non de toi ou des autres "plaignants", qu'est-ce qu'elle exprime ?

Si elle n'exprime pas une souffrance par rapport son propre comportement et un sentiment d'être dépassé par elle même, d'avoir besoin d'un éclairage différent pour l'aider à avancer plus .. apaisé, je la verrais plus rentrer en rébellion par rapport à ce genre de diagnostic extérieur..

Passer par la mère, j'aurais tendance à dire en dernier recours mais ça peut aussi être une aide..

Mais surtout en fait, je viens de regarder vite fait ce "syndrome" et .. le diagnostic a l'air d'être aussi long et complexe.. Les "symptômes" peuvent être lié à pleins d'autres "maladies" et.. oui, c'est très psychatrique comme regard.. L'impression que c'est assez vague, pouvant être sujet à interprétation (sauf je suppose dans des cas très "clair") et que ça enferme un peu la personne dans un cadre très mental.. (même si ça peut être une vraie clef aussi)..

En fait, le sentiment que ce syndrome est lié à pleins d'histoires/karma/truc familial/spirituel ou je ne sais quoi, et que la médecine d'urgence ne comprend pas et n'a aucune piste pour vraiment "avancer", sinon juste réduire les symptômes et aménager l'environnement.. C'est mieux que rien mais aujourd'hui je me demande si il y aurait pas d'autres possibles bien plus .. ouvrant, bien plus transformateur et accueillant..

Si c'était pour moi, je sais que j'irais plutôt consulter des clairvoyants de confiance ou des guérisseurs/chaman qui savent aller au delà du mental..

Du coup.. Je suis un peu dubitatif.. Je me demande ce que renvoie cette histoire de syndrome de la tourrette.. A la fois de manière générale et dans son cas personnel..
Après ça reste son expérience propre..
Complexe comme approche

Et surtout ton positionnement me pose question : quel est ton rôle dans ce lycée ? Quel est ton rapport avec cette personne ? Pourquoi souhaites-tu qu'elle soit diagnostiqué ? (voir lui imposer un diagnostic relatif qui pose peut-être plus de problème qu'il n'en résout ?)

Est-ce elle qui pose problème ou le lycée ? C'est un peu unilatéral je trouve.. D'autant que cela me renvoie aussi à mon propre parcours scolaire teinté de beaucoup de souffrance par rapport à ce système scolaire. Même en trouvant un lycée alternatif et expérimental bien plus humain, je dois dire que je ne me suis jamais retrouvé dans ce système, seul les partages humains des professeurs m'ont transmis réellement quelque chose..

Et si je me suis comporté plutôt comme un élève "sage/discret", retournant ma rage contre moi-même, je peux te dire que j'ai accumulé une sacrée dose d'agitation et .. je pourrais voir cette jeune fille comme exprimant juste une souffrance parfaitement humaine..

Même histoire avec les "troubles de l'hyperactivité", est-ce un problème neurologique ou un environnement inadapté ? Pour mémoriser et apprendre correctement j'avais besoin de passer par le corps et du mouvement.. Assis sur une chaise je libérais comme je pouvais cette agitation, cette soumission à un truc qui ne me "regarde pas", ne me reconnait pas en tant qu'humain.. http://www.youtube.com/watch?v=4N3N1MlvVc4

Si j'avais pas été si "civilisé" (comprendre profondément malade et fou), j'aurais probablement eu des comportements proche d'elle, qui vit peut être sans pouvoir le retenir, le mal-être que beaucoup ressentent.. Qui sait ? Elle est peut-être plus saine que les autres.. Son cerveau fonctionnant plus naturellement et ne pouvant pas bloquer son agitation ? Je pars dans l'autre extrême mais pourquoi pas ? L'approche de Carl Rogers est plutôt à l'opposé je trouve d'une logique de diagnostic tourrette.

Et si j'étais allé au bout de ce reniement de moi, m'intégrant parfaitement sans faire ce chemin pour me retrouver (ce qui aujourd'hui m'amène à ne plus être en conflit avec cette société paradoxalement), mes actes auraient probablement été dans un axe destructeur et auto-destructeur.. C'est d'ailleurs ce que concluait des recherches par rapport à la destruction de la créativité par le système scolaire, qui amène un comportement de folie de civilisation, d'autodestruction.. (je simplifie là, y a tant de facteurs..)

Juste un autre regard, d'autres possibles, aborder la situation autrement..
~ Nicolas J. ~

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elfia
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grand merci pour cette réponse si réfléchie, si posée. Je n'aime pas beaucoup l'approche maladie neuronale mais cette jeune fille a tellement de menaces au-dessus de sa tête qu'une maladie lui aurait peut-être valu la clémence de ceux qui ont son sort entre les mains. Je préfère l'approche de Carl Rogers car elle me donne plus de latitude dans la relation, plus de possibilités d'échange. Mais il est difficile de développer une relation approfondie quand on est "gardien" d'un lieu où passent 90 élèves, qui tous sont en souffrance et en demande d'attention. Je ne suis ni une bonne soeur, ni une sainte, ni même une soignante. J'essaie juste là de leur faire comprendre que, dans ces murs contre les quels ils se cognent, il y a une porte, la porte qui est la leur pour accéder à la source vivante. Carl Rogers a été pour moi comme un souffle. Je vais continuer à m'instruire.

merci encore
Elfia
Manwë
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elfia a écrit :cette jeune fille a tellement de menaces au-dessus de sa tête qu'une maladie lui aurait peut-être valu la clémence de ceux qui ont son sort entre les mains.
"gardien" d'un lieu où passent 90 élèves, qui tous sont en souffrance et en demande d'attention. Je ne suis ni une bonne soeur, ni une sainte, ni même une soignante.
En lisant ta réponse j'ai eu 2 impressions :
Les mots que tu utilisais me donnais l'impression que tu jouais un rôle de Sauveur par rapport à des Victimes (cette jeune fille qui n'a pas "son sort entre ses mains") et des Bourreaux.
Et comme une histoire de karma ou d'histoires qui se rejouent : gardien, bonne soeur, sainte, soignante, clémence..

Un lien avec une logique de justice et de religion ? de rapport à une autorité capable de vie ou de mort sur d'autres? (le Père) une histoire de contrecarrer cette autorité en jouant le même jeu (concurrence) et en diagnostiquant une "maladie" qui te permettrait de récupérer du pouvoir sur elle, avec l'idée qu'au moins toi tu ne l'as "tueras" pas?

C'est aussi porté par cette impression que cette jeune fille est déresponsabilisé de son expérience et de sa vie, qu'elle est entre les mains d'autorités extérieurs (toi et d'autres) qui vont juger de son sort et de sa vie. Infantilisé?

Vois-tu une ressemblance entre toi jeune fille et ton rapport à tes parents et l'autorité? (pas protégé par ceux qui "devraient" veiller sur toi et menacé par une autorité extérieure?)


Bon c'est juste des évocations, pas une "clairvoyance". Ca résonne comme cela chez moi en te lisant et fait entre autre écho à toutes mes tentatives de sauveur en "diagnostiquant" & co. Sûrement un truc qui se joue aussi à mon niveau en ce moment, je sais pas. :?

Après on fait tous du mieux qu'on peut et chacun vit sa vie comme il l'entend, je ne remet pas en cause ton "dévouement", ni même l'intérêt éventuel d'un diagnostic :) Je ressens qu'à l'image de Carl Rogers tu es aussi une source d'inspiration et de ressourcement pour ces élèves puisque tu t'intéresses vraiment à eux et que tu es passion-née, c'est de belles qualités. J'aurais sûrement été heureux de te rencontrer dans mes lycées/collège.

Donc juste des pistes et des inspirations, pour peux-être mieux vivre et résoudre cette histoire qui a l'air de pas mal te travailler puisque tu nous la partages :)

Au delà de la jeune fille, j'ai le sentiment que cela te touche personnellement dans des histoires vécus, pas hésiter à faire le miroir ;) (j'vais aller voir aussi ^^)
~ Nicolas J. ~

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elfia
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grand merci à toi aussi pour cette réponse réconfortante. Je ne veux pas avoir de rôle de "sauveur", je veux que ces jeunes se responsabilisent mais ce n'est pas leur intention : ils sont trop bien dans l'enfance et ils ont trop peur de grandir. Je veux juste tenter de leur faire comprendre que tout dépend d'eux, même les contraintes, qui peuvent être considérées comme des champs d'expérimentation et de défi. Je voudrais aussi qu'ils se rendent compte que l'on peut trouver de l'énergie dans la nature, dans la beauté et la bonté.

je suis peut-être en effet en prise avec mes propres rapports à l'autorité, surtout aujourd'hui, 9 février, jour anniversaire de la mort de mon père (en 1991, crise cardiaque due à la première guerre du Golfe: peur que mon petit frère vive ce qu'il avait lui-même vécu en 40).

Sur ce, je vais faire un tour dans la neige et parler à mes arbres.

Elfia
Manwë
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elfia a écrit :Je ne veux pas avoir de rôle de "sauveur", je veux que ces jeunes se responsabilisent mais ce n'est pas leur intention : ils sont trop bien dans l'enfance et ils ont trop peur de grandir. Je veux juste tenter de leur faire comprendre que tout dépend d'eux, même les contraintes, qui peuvent être considérées comme des champs d'expérimentation et de défi. Je voudrais aussi qu'ils se rendent compte que l'on peut trouver de l'énergie dans la nature, dans la beauté et la bonté.
Par rapport au côté sauveur, en fait c'est que tes mots et ta manière de présenter les choses, même dans ces lignes précédentes m'évoquent une volonté. Une volonté quasiment de "forcer" l'autre à grandir, à voir la beauté..

Hors ces jeunes ont le droit d'être profondément puéril, de refuser de grandir et de se déresponsabiliser, de dire "nique la beauté, fuck la nature".. Si ça leur chante. Quelque part c'est bien l'âge de vivre son égo à pleins poumons et pas d'aller illico dans "la voie de la sagesse et de la responsabilité". Justement aussi parce que pour ressentir l'intérêt de la responsabilité, il faut avoir goûté aux vertiges et aux conséquences de l'irresponsabilité..
Sinon cela n'est pas intégré intérieurement et choisi consciemment : c'est juste une "bonne morale" extérieure qu'on répète alors qu'au fond on aurait juste envie de tout envoyer chier et d'être de "mauvais garçon".

Juste un temps et un pas-sage à accepter, le droit de se tromper et de vivre la bêtise, pour être libre d'embrasser la Beauté ensuite par choix personnel et non par "obligation".
Elfia a écrit :Je ne veux pas [...] je veux [...] Je veux [...] Je voudrais
C'est cela qui me fait ressentir une sorte de volonté intrusive dans leur vie, d'où le côté sauveur, porteur d'une aide pour eux.
Ce qui peut-être intéressant à renverser, c'est de se dire que tout ceux que tu VEUX leur donner, c'est en fait ce que tu as besoin de te donner à toi-même aujourd'hui, et/ou ce que tu as tellement "souffert" de "manquer" que tu souhaiterais le donner à tous le monde, pour les préserver de ce que tu as vécu et n'a pas encore guéri ou intégré comme richesse. (voir à la fois le positif et le négatif de chaque expérience, les mettre ensemble pour sortir de la dualité bien/mal)

D'où aussi le côté gardien que je ressens aussi dans la peur que tu exprimes par rapport à ton petit frère.. Comme si tu devais toujours veiller à ce que les autres soient protégés et préservés.

Hors peut-on être toujours présent dans la vie de chacun ? Et même, doit on jouer ce rôle ? C'est épuisant, angoissé tout le temps, en combat à chaque instant..
Où est le temps pour s'occuper de sa propre vie ? Peut-être est-ce d'ailleurs aussi pour éviter ce temps là qu'on peut choisir de jouer les gardiens. C'est ce que j'ai fait à l'époque.

Cela renvoie aussi sur un manque de foi en la Vie, en l'intelligence des évènements et des ressources formidable de chaque être.. C'est comme chercher à jouer le rôle de l'Absolu/Divin alors qu'on est profondément limité..
Dans une étape intermédiaire on pourrait se dire que chacun à son ange gardien qui se débrouille pour que les choses se passent toujours en adéquation avec ce que la personne est venu vivre, donc on a plus à jouer ce rôle là. On retrouve confiance en la vie petit à petit et au lieu de courir toujours on partage juste notre humanité :)


Est-ce que préserver quelqu'un d'une expérience l'aidera vraiment ? Ce peut-il qu'au contraire ce soit l'évitement d'une expérience qui le prive de développer ses ressources et ses capacités propre ?
Cela ramène aussi à la notion de mère poule et d'enfants surprotégés

La métaphore du papillon l'illustre bien :



Après on peut poser les choses autrement. Une fois qu'on a plus à Nécessairement (quelle peur nous force?) apporter quelques choses aux gens, on peut commencer à juste partager ce qui nous passionne, ce que nous sommes, ce qui nous transporte, ce qui nous est difficile, nos faiblesses et nos recherches.. Bref juste notre humanité, en laissant venir à nous ceux qui le souhaitent

"Je suis passionné par la beauté de la vie et de la nature, je suis heureux d'avoir découvert que tout dépend de moi et que j'ai toutes les ressources pour construire mes rêves. Cela a été tout un chemin, pleins d'embûches et de défis riches. Je partage simplement le fruit de mes expériences en laissant à chacun l'espace pour aller le découvrir par lui-même, juste inspiré et porté par un sentiment d'humanité partagé"

=> Être une Source d'Inspiration Vivante

Plus je "je veux" ou "je dois", juste "je vis ce que je suis, je suis ce que je vis" (@Carine Allain)
Donc plus d'angoisses interminables et de combats épuisants (défendre l'autre, le pays..), juste du lien humain mutuellement enrichissant, sans forcer.
Elfia a écrit :Sur ce, je vais faire un tour dans la neige et parler à mes arbres.
Du temps pour soi, pour se recueillir dans la chaleur de son être au contact d'une belle nature.. Savoure ;) ..
Puisses-tu prendre grand soin de toi, t'offrir mille merveilles et réconforter toutes ces belles parts de toi.. :)

Encore une fois c'est seulement ce que cela m'inspire, en rien "la vérité" :)
~ Nicolas J. ~

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elfia
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laisser de côté la volonté, être dans la confiance, ça me paraît judicieux et ... reposant. J'aspire à cela et je te remercie de me le formuler si joliment.
Mes arbres sont tout engourdis par le froid et j'ai vu dans la neige les traces du renard.
Manwë
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elfia a écrit :laisser de côté la volonté, être dans la confiance, ça me paraît judicieux et ... reposant. J'aspire à cela et je te remercie de me le formuler si joliment.
Mes arbres sont tout engourdis par le froid et j'ai vu dans la neige les traces du renard.
:P

Au fond c'est vraiment ça.. Tranquillement.. Pouvoir s'apaiser et pourquoi pas vivre les mêmes actions mais cette fois-ci en sortant de l'urgence et du danger.. Plutôt que de transmettre le danger, transmettre les collines ensoleillées..
Passer de la survie à la vie, sans rien changer sinon l'attitude intérieur.. C'est tellement plus "reposant" et bien plus efficace.. Cela nous emmène tranquillement à s'offrir la vie et à la rendre à l'autre, à lui rendre sa place en reprenant la notre, d'un même mouvement..

Pour se centrer sur la personne, penser à se centrer aussi sur notre propre personne, habiter son univers plutôt que de toujours courir ailleurs.. Et ensuite la rencontre a lieu, entre deux êtres, qui partagent leur humanité, qui s'écoutent vraiment, qui ne dépendent pas l'un de l'autre..

Tu as l'air d'avoir tellement de belles choses à partager.. Tes mots de renard, sautillant dans la neige..

C'est cette "vivance", cette passion intérieur et vécu qui m'a toujours le plus inspiré chez mes professeurs par exemple. Si je sentais qu'ils vivaient et habitaient leur monde merveilleux, alors il pouvait y avoir quelque chose de l'ordre d'une transmission.. d'un goût de vivre !
Ceux qui cherchait à m'aider sans avoir ce goût là, ne pouvaient généralement pas grand chose pour moi, malgré toute leur bonne volonté..
Ce qu'on transmet, ce qu'on donne, c'est parfois juste ce qu'on dégage, ce qu'on vit sincèrement, pas ce qu'on essaie d'être ou de donner..

J'ai essayé pendant plus d'une année de "forcer" une amie à découvrir à quel point elle était merveilleuse.. Résultat nulle et même quasi au prix de la perdre, en plus lui faisant du "mal"..
Qui étais-je pour lui faire la leçon, lui apprendre à s'aimer, alors que je dégageais tout l'inverse, en totale fuite de mon propre être, incapable de voir mon merveilleux.. Mon corps disait l'inverse de ma tête..

Il m'a fallu du temps et de la douleur avant que je perçoive ma folie, que je me retourne vers moi-même..

Mais ça m'a tellement apaisé.. ne plus avoir à sauver son monde, à jouer les superhéros (bon hier on m'a appelé biteman à cause de ma photo de profil mais .. that's different! :mrgreen: ) et j'ai découvert que les choses se passaient tout aussi bien et que plus j'habitais ma présence, mon "nicolas", plus ça devenait enrichissant pour chacun !

Alors juste une ode à soi, une ode à toi, une ode à moi
On a pas à sauver le monde ou qui que ce soit
On est libre de jouer des rôles ou aucun
On peut aussi juste être "une source vivante", arrêter de s'appuyer contre les murs pour les laisser s'écrouler, et ainsi commencer à rayonner.. Ensuite tout se fait naturellement, en écoutant son coeur, en écoutant ce qui vient, en partageant simplement.. Laisser de l'espace pour rien, pour la surprise..

Pas un rôle de source, pas un rôle d'inspiratrice, juste vivre l'inspiration.. l'expiration.. Respiration vivante et respirant la Vie.. C'est en vivant notre Passion qu'on en-saigne ? ;)
Notre sang humide coule de source, à flot de coeur.. Laissons le faire, laissons le vivre

La Vie ne nous abandonnera pas.. Nous as-t-elle déjà abandonné ?
...
Encore une respiration qui passait par là.. ;)
Peut-être que je parle juste à moi, peut-être y trouveras-tu quelque chose, surprise de la vie, vivre sa Poésie :)
Modifié en dernier par Manwë le mer. 13 févr. 2013 01:40, modifié 1 fois.
~ Nicolas J. ~

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Je pensais écrire juste une phrase et encore pleins qui sortent..
Dis-donc vous êtes bien nombreux en moi !! :oops: :D
elfia
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quel bonheur de te lire et de voir des mots posés sur les choses ressenties. La jeune fille et moi avons pu nous retrouver, justement cette après-midi où elle est venue se poser dans la bibliothèque après avoir été virée de cours. Nous sommes restées ensemble silencieuses, les yeux portés vers le lointain ensoleillé. C'était un moment très vivant, très plein. Je suis contente d'avoir partagé cela avec elle.
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