LE CUNNILINGUS, PARLONS-EN :
Pour pas mal d’entre nous, le cunnilingus, quand il est bien pratiqué, et reçu sans être une source de stress, est un plaisir assez intense. Comme toujours, d’autres femmes n’aiment pas cela, pour diverses raisons. Sans parler de celles, bien sur, qui aiment le lundi mais pas le mardi ! Et oui, nous sommes toujours si différentes... C’est sûrement aussi pour cela qu’on est si chouettes !
« Je me souviens de la première fois où on m’a fait un cunnilingus, j’avais horriblement peur de sentir mauvais, que ma foufoune pue. »
Je pense qu’on est beaucoup dans ce cas, à une période de notre vie. Les odeurs corporelles sont traquées des dessous de bras aux chaussettes en passant par notre pauvre petit vagin. Alors c’est normal à un moment qu’on en ait peur, vu qu’on nous invente même des lingettes, genres de déodorants à foufoune ! Mais en fait, si nos vagins et nos vulves sont humides, c’est qu’ils s’auto-nettoient, en produisant un fluide acide qui permet de contrôler les bactéries pour prévenir les infections. Et ce fluide, il a une odeur. Et une odeur différente en fonction de milliards de choses : de ce qu’on mange, de la période du cycle, de notre excitation sexuelle, de la chaleur, des sous-vêtements (s’ils laissent respirer notre vulve ou pas du tout)... Et cette odeur peut être une odeur stimulante sexuellement, comme beaucoup d’odeurs corporelles, comme par exemple l’odeur de transpiration, etc...
Nous avons toutes une odeur de foufoune, et c’est normal. Et si on la lave trop, qu’on lui met plein de choses pour qu’elle sente la rose, on va juste l’abîmer. Et on ne fera jamais partir l’odeur de foufoune pour un cunni, étant donné que pendant l’excitation sexuelle, on va mouiller, et donc notre sexe aura à nouveau une odeur et un goût, certes différents, mais il ne sentira pas la rose !
Après on aime ou pas. On peut adorer l’odeur de son sexe mais pas de celui de sa partenaire, on peut aimer l’odeur du vagin d’une femme mais pas celui d’une autre, on peut ne jamais aimer ou aimer toujours. Le tout c’est de pouvoir le dire : j’ai envie de te lécher le sexe, mais je préfère qu’il soit propre ou non, ne te lave pas systématiquement avant chaque cunni, j’aime ton odeur et ton goût.
Par contre, si on prend l’habitude de souvent sentir et goûter notre sexe, de voir comment tout ça change, et bien on devient capable de savoir que telle odeur n’est pas normale et que peut-être on couve quelque chose...
« Par contre, quand j’ai fait mon premier cunni à une femme, je me suis non seulement dit « que c’est beau » mais en plus « qu’est-ce qu’elle sent bon ! » »
On ne va pas faire un cours de cunnilingus, je vous rassure, on n’a pas encore trouvé la recette miracle commune à toutes les femmes (et bien heureusement !). Nos vulves sont tellement différentes que les cunnilingus ne se ressemblent pas du tout. On peut avoir un gros clitoris et aimer qu’on le suce, un tout petit caché qu’il faut trouver, aimer les gros coups de langue, les lèvres qui effleurent, avoir une langue dans le vagin, se faire lécher les petites lèvres, aimer les succions du clitoris, ne rien aimer du tout même. Le tout, c’est de réussir à le dire, à guider son ou sa partenaire. De même le cunnilingus est possible dans bien des positions, l’important c’est juste de se sentir bien !
Ah, tout ça, ça me donne envie de parler d’un truc, là... de nos jours (et même dans les précédents d’ailleurs !) un rapport sexuel c’est pour beaucoup un rapport avec pénétration. Et c’est embêtant, parce qu’on aime pas toutes ça (que ce soit des godes ou des pénis) et parce que ça place les autres pratiques sexuelles en dessous. On appelle alors ces autres pratiques sexuelles des préliminaires. On voudrait me faire croire qu’un délicieux cunnilingus ne peut pas être une fin en soi ?L’important c’est de passer un bon moment avec son ou sa partenaire, et il n’y a pas de pratique qui vaille mieux qu’une autre à partir du moment où les personnes sont consentantes. Et un cunnilingus tout comme une stimulation manuelle du clitoris ou je ne sais quoi encore peuvent être des relations sexuelles à part entière, et pas seulement un moyen de nous exciter sexuellement pour nous pénétrer !
LA FEMME QUI M’A RÉCONCILIÉE AVEC MA SEXUALITÉ :
Je voudrais vous raconter l’histoire de ma première expérience sexuelle avec une femme.
Cette femme, c’est ma meilleure amie, Eva. Nous avions un rapport très proche toutes les deux, très tendre... Mais jamais l’idée ne nous avait effleurée d’aller plus loin... Et puis, un soir, nous étions toutes les deux chez moi, à discuter tranquillement en buvant du vin... peut-être beaucoup de vin... A un moment, j’ai voulu lui servir un verre et j’ai fait couler du vin sur elle... dans son décolleté pour être précise... Et là, je ne sais pas pourquoi, nous avons ri toutes les deux et je me suis mise à lui lécher le cou... Je ne sais pas trop comment, ça s’est fait tout naturellement, d’un coup nous avons arrêté de rire et j’ai entendu sa respiration... Ce léger halètement caractéristique de l’excitation... Alors, doucement, avec mes lèvres, je suis remontée sur ses joues jusqu’à ce que j’arrive à sa bouche. Et je l’ai embrassée... C’était doux et tendre, tellement délicieux... Je voudrais vous raconter l’histoire de ma première expérience sexuelle avec une femme.
Cette femme, c’est ma meilleure amie, Eva. Nous avions un rapport très proche toutes les deux, très tendre... Mais jamais l’idée ne nous avait effleurée d’aller plus loin... Et puis, un soir, nous étions toutes les deux chez moi, à discuter tranquillement en buvant du vin... peut-être beaucoup de vin... A un moment, j’ai voulu lui servir un verre et j’ai fait couler du vin sur elle... dans son décolleté pour être précise... Et là, je ne sais pas pourquoi, nous avons ri toutes les deux et je me suis mise à lui lécher le cou... Je ne sais pas trop comment, ça s’est fait tout naturellement, d’un coup nous avons arrêté de rire et j’ai entendu sa respiration... Ce léger halètement caractéristique de l’excitation... Alors, doucement, avec mes lèvres, je suis remontée sur ses joues jusqu’à ce que j’arrive à sa bouche. Et je l’ai embrassée... C’était doux et tendre, tellement délicieux... Puis, elle a passé sa main entre mes jambes, les écartant lentement. Elle a promené sa bouche, sa langue, ses lèvres le long de mes cuisses, tout à la fois embrassant, léchant, aspirant et mordillant ma peau... Elle remontait vers mon pubis, l’effleurait à peine et repartait... Mon désir ne cessait de croître, devenant presque douloureux. Je gémissais comme jamais je n’avais gémi. Je remuais mon bassin sans même m’en rendre compte. Tout mon corps était happé par cette vague de désir... Je la caressais toujours, ses bras, ses épaules, parfois très doucement, parfois je l’agrippais, comme pour me retenir, ne pas me laisser emporter, submerger... Je sentais comme une brûlure dans tout mon sexe... Et elle qui continuait à tourner autour, s’approchant, reculant, s’approchant, reculant. Je me sentais prête à jouir alors même qu’elle n’avait pas touché mon sexe. Et d’un coup, je senti sa lange remonter le long de mes lèvres, trouver mon clitoris et tournoyer autour... et hum.... Mes souvenirs sont tellement confus, tout se brouille... Je me souviens de cette vague hallucinante m’emportant avec elle, de m’être entendue gémir si fort que ça m’a étonné, comme si c’était une voix lointaine... Je crois que je n’avais jamais ressenti un plaisir aussi intense...
Je me souviens juste de ce besoin immense de la sentir prés de moi, de presser mon corps contre le sien, de l’embrasser... Je ne sais pas si elle l’a senti mais elle est remontée... Nous nous sommes étreintes quelques instants, puis ma main est descendue vers son sexe, sans même que j’y prête attention. C’était tellement spontané, comme si mon corps parlait son propre langage, trouvait ses propres chemins, sans que j’y réfléchisse...
J’ai commencé à la caresser, doucement. Elle s’agitait sous mes doigts, et j’avais l’impression de comprendre, de ressentir son envie. J’accélérais mes mouvements, tout en prenant soin de ne pas frotter son clitoris trop directement, trop brutalement. Je la sentait prête de l’orgasme et je ralentissais... Je repartais caresser sa vulve... Je la sentais se tendre, le clitoris en avant, à la recherche de ma main et je revenais. J’avais l’impression d’être guidée par ses gémissements, comme si elle me disait quoi faire, comme si elle donnait des instructions précise, son mode d’emploi, sans le moindre mot...
Puis je l’ai senti se raidir. Elle m’a mordu l’épaule (elle s’est excusée plus tard, craignant m’avoir fait mal). Elle n’était plus que tension, attente, désir. Puis je l’ai senti jouir, je ne sais pas comment dire, comme une vibration qui la parcourait, comme des spasmes, des contractions et puis un immense relâchement, son bassin retombant sur le divan...
Ca a duré des heures... On ne pouvais plus s’arrêter...
C’était facile, sans gène, sans honte, sans interdits. Nous sommes restées là à nous caresser, à nous lécher, à nous remplir des gémissements de l’autre... C’était comme un jeu, comme une découverte enfantine, pleine d’innocence.
Nous nous sommes endormies, nues, l’une contre l’autre, sans même nous en rendre compte... Le lendemain, j’aurais imaginé ressentir de la gène, une sorte de mal-aise, un silence lourd qu’on arrive pas à percer... mais non... Eva m’a réveillée tendrement avec un café, comme elle le faisait souvent... et s’est installée sur le lit, en me parlant de son corps, de son sexe, de notre nuit... Depuis cette nuit là, nous avons recommencé à faire l’amour de nombreuses fois... Et pourtant, ce n’est pas ma « petite amie »... Nous partageons simplement ça ensemble, quand nous en avons envie. Nous avons construit ensemble un espace unique... Un espace où nos corps sont libres, un espace où nous pouvons dire les choses, un espace pour expérimenter, découvrir, se laisser aller... Ensemble, nous avons reconquit nos corps... Nos corps qui si souvent nous paraissaient étrangers, extérieurs, lointains. Au fil du temps, les barrières sont tombées, et pour la première fois de notre vie, nous avons osé. Osé se raconter des choses, se montrer, se regarder. Oser se poser des questions. Nous avons appris à nous masturber l’une devant l’autre, apprenant ainsi ce que l’on aimait chacune. Nous avons appris à essayer : à essayer de jouer avec des objets, à essayer des stimulations annales. Nous avons appris à faire des sortes de "travaux pratiques", des ateliers, des mises en situation... On se racontait nos difficultés, nos blocages, nos craintes, et on apprenait à les dépasser ensemble. Nous avons appris à nous parler pendant nos rapports sexuels, sans que ces mots soient gênants, sans qu’ils rompent le charme du moment. Nous avons appris des milliers de choses que jamais je n’aurais cru possible.
LES PLAISIRS ANAUX :
"Si vous voulez mépriser quelqu’unE, enculez-le/la verbalement ou physiquement, si vous êtes flic, bidasse ou un vrai mec, enculez votre coupable, votre pote de chambre ou votre meuf. Ca voudra implicitement dire que vous êtes le plus fort et que l’autre, celui ou celle que vous enculez est en dessous, passif/ve, objet-trou-soumis, comme dans l’expresssion "se faire avoir", "se faire baiser", "se faire enculer". Bref, si t’es l’enculéE, t’es vraiment nul-le, dominéE et inférieurE. De la racaille à la gonzesse en passant par les politiques qu’on désteste, tous et toutes des enculéEs ! (...) On sait que "enculé !" (généralement au masculin, les femmes c’est plutôt des "salopes !" ou des "pétasses !" que des "enculées !") est une insulte homophobe. Le discours habituel, c’est que ça stigmatise une pratique sexuelle surtout pratiquée par ... des homosexuels garçons. (...) Or, il me semble, que comme pas mal de monde a un anus, la sodomie peut être aussi pratiquée par des lesbiennes (même si on y pense rarement, pourtant l’enculage peut se pratiquer avec un/des doigt(s), ou divers objets variés) et également par des hétéroEs, donc on pourrait dire que ce n’est pas qu’une insulte homophobe. Mais pourquoi serait-ce une insulte tout court ?"
Avec toute cette stigmatisation des plaisirs anaux, on peut comprendre que ce soit pas le truc le plus facile à pratiquer quand on fait du sexe. Depuis toujours on nous explique à quel point c’est rabaissant et « contre nature ». Mais certaines d’entre nous peuvent y prendre du plaisir. En effet, lors de l’excitation sexuelle, le sang afflue dans les tissus anaux qui deviennent très élastiques. Le faisceau nerveu clitoridien descend vers l’anus. C’est donc une zone qui peut être source de plaisir. Le plaisir anal peut être procuré de plein de manières différentes ou jamais apprécié.
On peut aimer juste des petites caresses sur l’entrée de l’anus, avec un doigt, une langue, un vibro, un pénis... ou l’introduction de son/ses propre(s) doigt(s), de ceux de son/sa partenaire, du pénis de tel partenaire mais pas de tel autre, d’un très petit plug ou d’un énorme gode, d’un vibro anal ou de tas d’autres choses. On peut aimer juste toute seule mais jamais avec d’autre ou juste avec d’autre et jamais seule. On peut aussi détester que qui/quoi que ce soit s’approche de cet orifice. Il se peut qu’avec le temps et l’expérience on aime mettre des objets plus gros, mais quoi qu’il arrive, même si vous aimez avoir un doigt dans l’anus ne vous étonnez pas qu’une bouteille de bière soit douloureuse et ait du mal à passer. Si cela vous attire, soyez progressives, cela vaut sans doute mieux pour vos derrières !
Le principal dans tout ça c’est peut-être de réussir à en parler. C’est pas forcément facile : le sexe anal renvoie une image dégradante, en plus les termes sont utilisés comme des injures dans le langage courant. Ca peut paraître difficile de dire « encule-moi ! », « t’as pas super super envie de me titiller le trou du cul ? » en plein moment érotique, mais « j’ai envie que tu pratiques une sodomie sur mon orifice anal ! » c’est pas forcément plus érotisant. Alors, il n’y a pas de super solution, mais essayer de parler de sexe avec nos partenaires, ça reste important dans les pratiques anales et le reste. On peut trouver une façon plus simple ou rigolote d’en parler, ou bien essayer de « dévulgariser » les termes « enculer », « sodomiser », en les utilisant uniquement à bon escient. Et ce n’est pas le tout de réussir à dire quand on en a envie, il faut aussi réussir à dire que l’on aime pas ça. Vous me direz, comme toute pratique sexuelle, mais j’ai l’impression qu’il existe un réel fantasme pour beaucoup d’homme d’enculer la femme avec qui ils ont une liaison, dans une logique de domination, de se sentir fort (comme on l’a dit dans le premier paragraphe). Dire non ne veut pas dire qu’on est pas drôle, pas un bon coup où je ne sais quoi. L’autre doit comprendre que non, c’est non.
Beaucoup de femmes qui pratiquent les caresses anales disent ne pas le faire avec tous-tes leurs partenaires. Il faut qu’elles soient en confiance totale. Parce que c’est très intime, et le rapport au caca est présent et bloque beaucoup d’entre nous : on est pas à l’aise avec tout le monde de la même façon, et lécher l’endroit d’où sortent les excréments peut-être gênant, demander du temps, de la confiance, de ne pas avoir peur d’être jugée... Des femmes qui pratiquent la sodomie, de la même manière ne le font pas forcément avec toutes les personnes avec lesquelles elles ont une relation.
"Toute seule, quand je me masturbe, je mets toujours un truc dans mon anus... Ca m’aide à avoir un orgasme... Avec mes partenaires... Ca dépend, d’eux et du moment."
"Mes partenaires savent qu’elles ne doivent pas approcher mon anus... Dès qu’un doigt, ou leurs langues le frôle, ça me coupe toute envie de sexe... "
"Quand mon partenaire a un trop gros pénis, je ne peux pas, c’est trop douloureux... Je n’ai des pratiques d’enculade qu’avec ceux qui en ont un petit... Qui a dit qu’avoir un gros pénis ça devait être valorisé !? "
LE SAFE SEX :
Alors oui, on y coupe pas, il y a toujours un moment, quand on parle de corps ou ce sujet vient sur le tapis ! Mettre des bouts de plastique entre nous et notre partenaire... Mais bon, voilà, des fois il faut faire attention, et se préserver, alors parlons-en...
Tout d’abord, avouons que ce n’est pas toujours facile, on a toutes certainement des mauvais souvenirs de notre premier tête à tête avec un préservatif masculin, féminin, ou avec une digue dentaire... Mais cela peut aller en s’améliorant et même devenir un moment drôle dans notre sexualité (si si je vous assure ! ).
Souvent, on ne pense qu’au sida, qui est la maladie n°1 qui fait peur, aux hépatites, mais il y a aussi tout plein de maladie, infections, champignons que oui, c’est pas la fin du monde si on les attrape mais qui sont désagréables et dont on se passerait bien !
Pour cela il existe plein d’outils divers et variés :
Le préservatif masculin : celui-là, pas la peine de lui faire un max de pub, il est déjà bien connu... Il est en latex la plupart du temps, mais pour les allergiques il en existent en d’autres matières (plus chers !). N’hésitez pas à utiliser du lubrifiant qui évite qu’il se déchire. Et puis pour celles qui ont envie, il y en a de couleurs et de goûts différents...
Le préservatif féminin : il reste assez cher en pharmacie mais on peut s’en procurer dans diverses structures. Beaucoup moins connu que son acolyte, il est composé de deux anneaux. Un qui sert à mettre le préservatif en place au fond du vagin, l’autre qui recouvre les lèvres, permettant aussi une protection lors du cunnilingus. On peut le placer jusqu’à 8 heures avant, ce qui est pratique, ne demandant pas de pause préservatif pendant la relation sexuelle si on n’en a pas envie. Il est très lubrifié, très doux et en polyuréthane. Beaucoup de femmes vantent le mérite de son anneau externe qui frotte de manière agréable sur le clitoris pendant les rapports avec pénétration.
La digue dentaire ou carré de latex : c’est effectivement un carré de latex (alors que tu peux fabriquer toi même en coupant une capote dans la longueur, des gants en latex ou avec du film plastique) qui permet de lécher son/sa partenaire sans aucun risque de transmission de maladie. Cunnilingus, anulingus sont de cette manière 100% sécurisés. Il y a plein de petits trucs qui en plus transforme la digue dentaire en jouet sexuel, comme aspirer et faire des petites bulles au niveau du clitoris de sa partenaire, se permettre d’aller plus profond dans l’anus avec sa langue quand on aime pas trop le contact avec le caca...
Les gants : ils peuvent être en, latex ou en vinyle, il en existe même de couleur. Ils permettent de se protéger en cas de lésions des mains, et ils permettent aussi, quand on les retire (faut pas oublier sinon ça ne sert à rien !) de jouer avec son propre sexe alors qu’on a joué avec celui de notre partenaire sans mettre ses sécrétions en contact avec nos muqueuses.
N’oublions pas non plus que l’usage de lubrifiants à base d’eau permet de se faire moins de micro lésions et donc minimise les risques de contamination. N’oublions pas non plus que lors de l’échange de sex toys (ou de poireaux !) on change de préservatif.
CES IMAGES QUI ENFERMENT NOTRE SEXUALITÉ :
On aimerait croire que la sexualité est une affaire de goûts personnels, de préférences individuelles. Malheureusement, nous vivons dans une société qui produit une certaine vision de la sexualité, et qui nous la transmet. Depuis que nous sommes petites, nous développons notre rapport à la sexualité, rapport influencé par le monde qui nous entoure : nos parents, ce que disent les autres gamin-e-s dans la cour de l’école, ce qu’on trouve dans les livres, puis dans les romans, dans les films, ce que disent les magazines pour ados, puis pour femmes adultes, ce que nous racontent les filles de notre collège, les mecs du lycées, ceux avec qui on couche. On nous transmet une image de la sexualité, image fermée, réductrice, normative, image qui véhicule des normes sociales. Image qui dit ce qui existe et invisibilise le reste. Image qui définit ce qui est bien ou mal. Image qui génère en nous son lot de problèmes, blocages, difficultés, interdits et autres restrictions... Partout, on nous renvoie au même schéma.
Le sexe, c’est l’amour.
Pour faire du sexe, il faut s’aimer. Sinon, c’est mal. Encore plus pour les femmes, qui sont supposées plus sentimentales que les hommes. Ce qui veut dire qu’on doit limiter notre plaisir à une seule personne, du coup choisir le-la bon-ne, se privant de la possibilité d’expérimenter, de découvrir, d’apprendre de chaque partenaire. C’est aussi focaliser toutes ses attentes sur une seule personne, qui doit satisfaire tous nos besoins, parce qu’il ne peut pas y en avoir d’autre.
Une fois, un pote m’a demandé si j’avais déjà couché avec quelqu’un dont je n’étais pas amoureuse. Quand je lui ai dit que ça m’était déjà arrivé, il m’a dit qu’il n’imaginait pas ça de moi. Et quand je lui ai demandé si ça ne lui était pas arrivé, à lui aussi, il m’a dit « moi je suis un mec, c’est différent ».
Moi j’en veux pas de leur pseudo bonheur à la conte de fée made in Walt Disney. Je vois pas bien comment tu peux trouver tout ce dont t’as envie en une seule et même personne . Je veux découvrir différents horizons, tester des choses multiples et variées. Ça m’éclate de chercher ce qui marchera, bidouiller par ci, gratouiller par là... Pourquoi je pourrais pas avoir plusieurs partenaires sans être une salope ?
Le sexe, c’est sacré.
Il n’y a qu’à voir comment on nous présente la très sainte « Première Fois » : c’est le moment crucial, le grand saut. Et ça ne fait que continuer ensuite : ça devient un monde à part, quelque chose qui se doit d’être parfait, magique, et donc quelque chose de stressant, d’angoissant. Tout amène à ce que le premier contact avec le corps de l’autre soit à la fois désiré, fantasmé et considéré avec appréhension jusqu’à la panique totale précédant le passage à l’acte. Ainsi, au lieu d’un échange simple et spontané, d’une découverte des corps (du sien et du différent), c’est les « est-ce que je suis prête ? » ou « est- ce que je vais être à la hauteur ? »
Le sexe, c’est un homme et une femme.
Bah ouais, lorsqu’on est petite, on nous demande si on a un amoureux, plus grande si nous avons trouvé un petit ami, mais le féminin est assez rare. Combien de parents expliquent à leur petite fille qui rentre de l’école en demandant « c’est quoi faire l’amour » que c’est quand un homme et une femme qui s’aiment beaucoup se donnent du plaisir ensemble ? Sur tous les films que nous avons vus, toutes les séries télés qui bercent nos adolescences, combien montrent des relations sexuelles entre deux femmes ? Ca ne peut pas être sans conséquence. Si dans toutes les images, dans tous les discours, on ne nous montre que ça, forcément que quand on débute dans notre sexualité, on élimine d’emblée la moitié des humain-e-s. Tu as de l’attirance pour les femmes ? Dommage pour toi, aux yeux de la société tu n’existes pas, sauf quand il s’agit de trouver quel gène à bien pu t’amener à te conduire ainsi. Des femmes qui couchent ensemble ? Ca permet de faire des pornos que les hommes adorent. Ou alors, c’est que les pauvres n’ont pas eu de chance, elles n’ont pas rencontré de « vrai » mec.
Lorsque j’avais 15 ans, ma meilleure amie a essayé de m’embrasser. Ca m’a tellement choquée que j’ai arrêté de la voir. Quand j’en ai parlé à ma mère, elle m’a dit que j’avais fait le bon choix.
J’ai toujours été beaucoup plus attirée par les femmes. Mais comment le signifier, comment le montrer ? Avec un homme, c’est facile... Dès qu’on s’entend bien la question du désir se pose, spontanément... Mais une femme ?
Le sexe, c’est le plaisir de l’homme.
Surtout, le sexe, ce n’est pas le plaisir des femmes ! Et oui, c’est quand même plus important pour un homme que pour une femme : chez eux c’est un besoin, chez nous c’est de l’amour ! Les mecs ignorent souvent beaucoup du plaisir d’une femme, mais le pire c’est que les femmes aussi ! Si à la fin d’un rapport sexuel, le mec n’a pas eu d’orgasme, c’est dramatique : on se dit qu’on est un mauvais coup, qu’on s’y est mal prise sinon il aurait éjaculé. Alors qu’il est hyper fréquent que les femmes n’aient pas d’orgasme, et qu’on s’en soucie pas beaucoup. Au final, ce qui est valorisant, c’est d’être capable de satisfaire son homme. La conséquence, c’est que souvent on fait passer le plaisir de l’autre avant le notre, et c’est le fameux « sens du sacrifice » féminin qui revient. Bizarrement, on entend vachement plus parler de femmes qui simulent que d’hommes qui simulent, de femmes frigides que d’hommes frigides...
Quand j’étais jeune, malgré le fait que j’arrive parfaitement à me donner du plaisir toute seule, ben pendant longtemps j’ai cru que j’étais frigide. Parce que je ne couchais pas assez avec des gars, parce que ça me faisait pas assez d’effet, parce que je m’attendais a un truc vachement plus fort et vachement différent, au final. Et pourquoi ça serait moi qui serait frigide ? Pourquoi ça serait pas les gars avec qui j’ai couché qui s’y prenaient comme des pieds, hein ?
Le sexe, c’est la pénétration.
Le sexe de la femme est toujours présenté comme le réceptacle de celui de l’homme. D’ailleurs, ne dit-on pas souvent que c’est un trou ? Si on regarde des scènes d’amour dans des films, ce qui est suggéré, c’est toujours la pénétration, et rarement un cunni !Et parfois, on ne pense meme pas à faire autrement : comme si un rapport sexuel sans pénétration n’était pas un "vrai" rapport. Il y a pourtant bien d’autre moyens de donner du plaisir, que ce soit à un homme ou à une femme...Le rôle du clitoris dans la sexualité féminine est constamment occulté. Logique, voir le point précédent : le but de la sexualité c’est le plaisir de l’homme, la pénétration est un moyen sûr pour l’homme d’arriver à l’orgasme (ce qui n’est pas le cas des femmes), le clitoris ne sert qu’aux femmes, il est donc inutile. Chez les ados, la version féminine de « branler », c’est « doigter » (sous-entendu pénétrer avec des doigts) : rien qui se rapporte au clitoris !
Je n’ai que très rarement d’orgasmes pendant un coït... Ce qui fait que je n’ai pas eu beaucoup d’orgasmes dans ma sexualité avec des hommes... Entre ceux qui trouvaient pas mon clitoris, ceux qui s’en foutaient et ceux qui savaient même pas qu’il existe... c’était mal barré !
Les préliminaires... Comment on peut appeler ça « préliminaires » ? C’est comme l’apéritif avant le dîner, comme des petits amuses-gueules, et pis si on n’a pas le temps, c’est pas grave, on passe direct au plat principal ? Et mon plaisir, mes orgasmes, c’est « préliminaire » ? C’est un truc facultatif, comme la clim, en option ?
Le sexe, c’est le pouvoir de l’homme.
Il n’y a qu’à se référer une fois de plus au langage : l’homme et la femme ne font pas l’amour ensemble, c’est l’homme qui prend la femme, l’homme qui la baise, la saute, la tringle. L’homme possède et la femme appartient. L’image de l’homme actif dans le rapport sexuel et de la femme passive paraît souvent logique : le sexe est vu comme un rapport de domination, avec une dominée et un dominant. Combien avons-nous entendu de discours expliquant que c’est à l’homme de prendre les initiatives, de diriger le rapport, que dans telle ou telle position la femme est plus ou moins soumise ? Quand il s’agit de relations lesbiennes, on trouve toujours des abruti-e-s pour se demander laquelle des deux « fait l’homme ». Ca veut dire quoi ? Celle qui fait l’homme, c’est celle qui gère le rapport, qui a le dessus, qui contrôle la situation. Ne peut-on pas envisager les relations sexuelles comme un partage, un rapport d’égalité ?
Vu que t’es mal à l’aise, tu te laisses faire et c’est l’autre qui prends les initiatives. Et plus c’est l’autre qui les prend, moins t’oses et moins tu te sens à l’aise et moins t’es à l’aise, plus tu te laisses faire et plus c’est l’autre qui gère. Et finalement on s’en sort plus !! Tu t’enfermes dans un truc où t’as plus du tout le contrôle de la situation et où t’as plus vraiment le choix !
Le sexe, c’est technique.
Soit on est un bon coup, soit pas. C’est pas plus compliqué que ça. On trouve toujours des magazines pour nous expliquer comment arriver à l’orgasme en dix leçons. Apparemment, il n’est pas envisageable qu’on soit toutes différentes, et qu’il n’y ait pas de mode d’emploi universel. Résultat : dans plein de situations, on n’essaie même pas de chercher, de découvrir, on applique juste les instructions. Et si ça ne marche pas, et bien c’est qu’on n’est pas normale, qu’on ne sait pas s’y prendre, qu’on est frigide, qu’on a un problème.
J’ai trop peur de mal faire, de pas savoir, de pas assurer, de pas être un « bon coup » ! Et comment ça marche un corps ? Je suis supposée le deviner ? Y a un gène spécial pour ça ? Le chromosome "maîtrise des corps" ? Malheureusement, tous ceux que j’ai connus sont fournis sans mode d’emploi !
J’ai plein de copines qui se sont mises très jeunes avec quelqu’un-e et qui y sont restées un paquet de temps. Alors forcément, avec tout ce qu’on nous dit, là, les " le sexe c’est comme ci, comme ça, faut faire ci et ça pour être un bon coup ", les " tout le monde aime ça " et j’en passe et des meilleures, t’en viens facilement à croire qu’on marche toutes pareilles et que les mecs aussi... Alors quand tu sors d’une longue relation, tu te retrouves sur le cul quand tu comprends que non, ce qui marche avec une personne ne marche pas toujours avec la suivante, hé non, toutes les voitures ne se conduisent pas de la même façon, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire !
Le sexe, c’est l’orgasme.
Alors c’est très chouette de reconnaître l’orgasme, mais quand ça devient le centre de la sexualité, son seul but, ça met sérieusement la pression. Un rapport sexuel sans orgasme devient forcément raté, alors pas la peine de perdre de temps à caresser d’autres parties du corps, à expérimenter d’autres plaisirs. Et ça donne des moments ou au lieu d’être satisfait-e-s de s’être fait du bien, c’est la prise de tête parce qu’on n’a pas réussi à faire jouir l’autre, et qu’on est un mauvais coup.
Le sexe, on n’en parle pas.
C’est censé être naturel, aller de soi, alors pas la peine d’essayer de causer. Déjà, on parle pas de notre propre corps : combien de mères expliquent à leurs petites filles qu’elles ont un clitoris ? Et vu que c’est un truc intime, plein de gène et de honte, parfois même avec nos meilleures copines c’est pas évident d’en parler honnêtement ! Et pourtant, ça fait du bien de partager nos expériences, de savoir que parfois on vit des trucs semblables, et qu’on n’est pas anormales.
Et le pire dans tout ça c’est que y a pas moyen d’en parler. D’abord parce que c’est vexant et puis dans l’ensemble j’aime bien quand on fait l’amour et je ne veux pas m’attarder sur des détails qui pourraient être blessants. Et moi non plus, j’ai pas envie de m’entendre dire que je suis un mauvais coup. J’ai peur aussi de casser la magie du moment. Je me vois pas là, tout arrêter pour faire un commentaire technique ou poser une question qui doit sûrement être idiote. « Excuse moi chéri, je sais que tu es sur le point de jouir mais je voulais te dire, c’est pas mal mais ralentis, redresse toi, un peu plus à gauche et plus circulaires les mouvements... ! » Et puis même si je me décidais à parler, qu’est ce que je pourrais bien dire, les termes sont, soit trop vulgaires, soit trop techniques ! Entre « pratique moi un cunnilingus » et « bouffe moi la chatte ! », j’ai du mal à choisir !
Le sexe, ça se fait à deux.
Enfin, quand on est une femme. Parce que pas de problème, il est communément admis que les mecs ont besoin de se branler, qu’il est normal qu’ils fantasment sur quatre superbes femmes dont le seul but serait de les satisfaire sexuellement. Mais comment regarderait-on une femme qui dit « moi, je me masturbe au moins une fois par jour » ou « j’adore les partouzes ? » La masturbation des femmes est loin d’être admise : on n’en parle pas, parce que une femme qui se masturbe, et bien c’est qu’elle est délurée, ou gravement frustrée, dans tous les cas c’est un peu pathologique. C’est déjà grave parce ça provoque des blocages vis-à-vis de la masturbation, on n’ose pas, ou alors on a honte. C’est grave aussi parce que ça nous empêche de découvrir notre corps, et que le résultat c’est qu’on le connaît mal. Et au final, on laisse à l’autre toute la responsabilité de notre plaisir, parce que nous on ne sait pas.
Le sexe, ça doit être moral.
L’image de la sexualité qu’on nous présente donne des définitions de "ce qui se fait" et "ce qui ne se fait pas". Ainsi, adolescentes, nous intégrons que la fellation est une pratique écœurante (ne parlons même pas de celles "qui avalent" !), que la position dite "en levrette" est asservissante, que la sodomie est sale, et que, bien sûr, l’homosexualité, on veut bien la tolérer, mais c’est quand même un peu contre nature ! Autant de présupposés qui viennent délimiter ce que doit être notre sexualité de notre sexualité, et nous prive de la liberté d’expérimenter et de définir nous-même ce qui nous plaît ou non.
Des fois, j’ai l’impression d’être complètement schizo... Soit je me lâche et j’ai peur de passer pour une salope nymphomane, soit j’ai pas envie de lui faire peur, et du coup je passe pour une petite vierge effarouchée, une coincée. J’arrive pas à me positionner... Quelle attitude choisir entre ce qu’on attend de moi et ce dont moi j’aurais envie ? Est ce que je dois me conformer aux attentes de mes partenaires et brimer mes envies ?Est ce que je dois imposer ce qui moi me fait envie et risquer de passer pour une grosse chaudasse ?Est ce que je dois les laisser tout faire et ne pas les brusquer et passer pour une grosse coincée du cul ? Mais dans ce cas là je me laisse complètement happée par les désirs de mes partenaires ?
Le sexe, c’est obligatoire.
Puisque le sexe c’est l’amour, c’est difficile d’avoir une relation privilégiée, intense, intime avec quelqu’un-e sans coucher avec. D’ailleurs, rien que le mot « intime » à cette connotation. Quand on dit « on a une relation très intime », beaucoup de gens comprennent « on couche ensemble ». On trouve toujours quelqu’un-e pour nous demander si on tient le coup, ou nous regarder avec compassion quand on n’a pas baisé depuis 6 mois. Et c’est les « alors, tu l’as fait » ou « t’es encore vierge ? » de notre adolescence...Et qu’arrive-t-il à celles qui n’ont pas de relations sexuelles, parce qu’elles n’en ont pas l’occasion ou simplement parce qu’elles n’en ont pas envie ? Et bien, ce sont des « frustrées », des « coincées », des « mal-baisées », des « frigides »...
Ma première relation sexuelle, j’avais 26 ans... Toute mon adolescenCe, pour ne pas paraître nulle auprès de mes ami-e-s, je me suis inventée des copains imaginaires, qui habitaient tous loin, que j’allais voir, et avec qui j’avais des relations sexuelles torrides. J’aime pas le sexe. Enfin, j’aime la sensation de l’orgasme, mais j’y arrive bien mieux toute seule, alors... j’ai pas envie de faire du sexe avec les gens, ça crée une attente et après je me sens obligée de la réaliser, et ma relation devient glauque.
Notre but, c’est pas de dire "la sexualité, c’est trop nul, trop compliqué, oublie". Bien sûr qu’on peut avoir des relations chouettes et prendre énormément de plaisir. Simplement, ça nous paraissait bizarre de ne parler de la sexualité que comme d’un truc qui ne dépendrait que de nous. Ce qu’on veut dire, c’est qu’on est pas programmées pour avoir une sexualité épanouissante, et c’est une chose qu’il nous faut apprendre. Apprendre à oublier tout ce qu’on nous a appris sur ce qui est bien ou mal, pour faire de la place à nos envies, à ce que nous apportent nos partenaires éventuel-le-s, aux discussions, à l’expérimentation.
L’ÉJACULATION FÉMININE :
L’éjaculation féminine peut être une chouette expérience de plaisir pour certaines d’entre nous. L’important, c’est de ne pas avoir peur, si cela arrive mais c’est aussi de savoir, comme d’habitude qu’il y a des milliards de moyens de se donner du plaisir, orgasme ou pas, et que l’éjaculation féminine en est un.
Si vous vous référez à la littérature de ces cinquante dernières années, vous en conclurez que les femmes ont commencé à éjaculer dans les années 80. Ceci est bien évidemment absurde, et montre bien que les « expertEs » peuvent avoir tort pendant des décennies sur à peu près tout et n’importe quoi . Illes ont contraint les femmes à des opérations chirurgicales inutiles pour normaliser la pauvre « femme fontaine » qui éjaculait, à des consultations à des prix exorbitants afin de déterminer ce qui avait pu causer ce problème dans leur enfance.
Il y a certainement deux problèmes majeurs auxquels nous devons faire face et qui nous empêchent d’expérimenter l’éjaculation : le blocage dans notre tête (peur de faire pipi, peur de faire un truc pas normal...) et le manque de techniques (est-ce que vous avez souvent entendu parler de l’éjaculation féminine ?).
A en croire l’expérience des femmes qui ont connu des éjaculations féminines celles-ci se déclenchent plus facilement avec une stimulation du clitoris et une stimulation de la partie supérieure du vagin, côté pubis (donc du clitoris aussi, mais bon, c’est pour être clair !).
Beaucoup de théories divergent sur la grande question « mais d’où sort le liquide ? ». Il viendrait apparemment de l’urètre mais des femmes ont plutôt l’impression qu’il sort de leur vagin... Mystère ! Le liquide est clair comme de l’eau et non lubrifiant (ce n’est ni du pipi, ni de la mouille mais on retrouve des traces d’une enzyme aussi présente dans les sécrétions de la prostate).
Avant l’éjaculation une forte envie de pipi survient, c’est son signe avant coureur. Il ne faut pas le bloquer, non seulement on se tend et adieu l’éjaculation mais en plus il est vraiment très peu problable de faire pipi pendant que l’on a un orgasme. Il est peut-être utile de préciser que nous pouvons dans ces moments là, sortir une quantité de ce liquide impressionnant !
TÉMOIGNAGE :
La première fois que j’ai éjaculé par excitation clitoridienne, j’avais environ 20 ans. C’était après un rapport sexuel. Le mec avait éjaculé, en avait fini avec moi, s’était retourné en disant « bonne nuit ». Et moi j’étais là, comme un flan, avec ma frustration !!!Et d’un coup, je me suis rappelée un article dans un journal qui disait que si une fille avait envie d’ « uriner » après un rapport sexuel, ça signifiait qu’elle était prête à jouir. Je suis direct partie dans la salle de bain. Je me suis caressé le clito, qui s’est mis à gonfler comme un fou. Puis mon rythme manuel et cardiaque s’est accéléré encore et encore... J’ai cru que j’allais perdre connaissance ! C’était complètement fou ! Mon corps s’est raidi, mon clito m’envoyait des décharges électriques presque douloureuses, et là... !!! un jet de liquide très fluide a jailli de mon sexe. Je me suis retrouvé projetée au sol. J’étais complètement bouleversée. Je suffoquais. Mon sexe avait des spasmes. J’étais bien...Ce soir là j’ai préféré dormir dans le canapé.
Ensuite, je me masturbais régulièrement après les rapports où la frustration se faisait ressentir. Jusqu’au jour où une langue subtile et acharnée m’a faite éjaculer. Le gars était choqué de la puissance du jet. Il n’avait jamais vu ça ! Je me suis dit qu’il devait être plutôt « novice », et lui s’est dit que je lui avais pissé dessus. Aïe ! Aïe ! Aïe !Il m’a fallu quelques années pour éjaculer avec d’autres, ils étaient souvent choqués (les pauvres !).Au bout d’une dizaine d’années et de nombreux rapports sexuels plus ou moins satisfaisants, de quelques discussions, etc., je finissais par me dire que j’étais « anormale » (et oui j’aspirais encore à être « normale »)
Il m’a fallu rencontrer une féministe, lire de nombreuses brochures qu’elle me proposait pour m’apercevoir que je n’étais pas seule, et aussi pour me « permettre » de me masturber sans attendre d’avoir été frustrée par quiconque. C’était génial ! A tel point que je décidai de n’avoir des relations sexuelles qu’avec moi-même ! (y’avait d’autres « facteurs » en plus, comme mon rapport à l’autre, aux hommes et aux femmes, ma façon de relationner avec elleux ...)
Je continuai les lectures féministes avec beaucoup de difficultés (la différence d’écriture entre celles/ceux qui ont bac +++ et moi !!!) et aussi avec plein de curiosité...Il m’a fallu presque un an et demi sans aucun échange sexuel pour m’accepter, pour reconnaître mon homosexualité refoulée depuis mon adolescence, car bien sûr, comme je voulais être « normale », je ne pouvais pas être homo.
JE NE ME SUIS JAMAIS MASTURBEE :
J’ai grandi dans une famille de gauche, féministe, où l’on partageait beaucoup entre femmes, nos émotions et de la tendresse corporelle. Je suis très à l’aise dans mon rapport au corps, j’aime les corps, en mouvement, étendus, j’aime les toucher, les découvrir. J’ai passé la plupart de mon enfance avec des femmes de mon âge. Mais de masturbation il n’a jamais été question. La masturbation restait l’apanage des garçons, des rugbymen dans leur vestiaire. J’ai commencé à faire du sexe à 14 ans, à cette époque, je considérais la sexualité comme un service. Je donnais mon corps à un homme pour le remercier de sa présence à mes côtés. Lors de mes premiers rapports sexuels, je n’arrivais pas à savoir si j’avais envie de faire l’amour, j’avais besoin qu’un homme me mette un doigt dans la chatte pour que je voie si j’avais envie ou pas, selon le liquide qui s’y trouvait. BREF de la chair à soumission. Mon goût pour les corps, mon avidité de caresses créait chez mon partenaire un désir que je me devais d’assouvir par la pénétration. Jamais je n’ai remis en question l’hétérosexualité, puisque je n’imaginais pas la possibilité de vivre ma sexualité autrement qu’avec des hommes et donc des bites. A cette époque je pensais : Pénétration = but ultime de l’acte sexuel. Je suis impressionnée par les prouesses de l’auto persuasion puisque, pendant 5 ans, j’étais incapable de jouir sans pénétration. Je ne regardais jamais mon sexe en face, je savais vaguement que j’avais un clitoris. J’ai rencontré des garçons gentils, d’autres moins, un m’a aidé à prendre plaisir, à voir la sexualité autrement. Mais j’attendais toujours de mon partenaire qu’il me fasse découvrir mon propre plaisir, mon désir et les zones érogènes de mon corps. J’ai grandi dans un milieu contestataire et politique mais jusque là, la sexualité je l’ai vécue de la manière la plus conventionnelle possible, dans l’attente. Alors que merde, comment un autre être et d’autant plus, un dont le corps, le sexe et le rapport qu’il a avec ne sont pas les mêmes, pourrait me dire comment moi je fonctionne !?! Fuck off le prince charmant. Là dessus j’ai rencontré des hommes qui me disaient que mon désir était important, et même si j’ai de l’estime pour ces hommes, c’est encore une fois eux qui m’apprennent des choses sur ma sexualité et moi qui les écoute béatement. Il y a quelques temps j’ai commencé à rencontrer la non mixité, à regarder mon sexe, à l’aimer, à prendre conscience que toutes nous en avions un. Au début je me sentais ridicule, je riais nerveusement lorsque j’essayais de me toucher, je le faisais en lisant sans m’y adonner pleinement. La critique de la raison pure n’est pas le meilleur ouvrage pour se laisser aller à la jouissance. J’ai acheté des sex toys, je les regardais du coin de l’oeil sur ma table de nuit pendant des mois, puis j’ai réussi à en jouer et à en jouir. J’ai donc commencé ce texte puisque maintenant je m’adonne à la masturbation avec un plaisir d’autant plus intense.
QUAND JE DIS NON C’EST NON :
Et quand je dis que j’ai mal à la tête, que je suis fatiguée, que j’ai autre chose à faire, que c’est pas le moment, que je sais pas trop, que j’ai trop bu, quand je dis non merci ou pas là, ou même quand je ne dis rien...
C’est dur de poser ses limites... Que ce soit à quelqu’un qui te siffle en t’interpellant dans la rue, cette fille qui te pelote les seins à cette soirée où tout le monde à trop bu, ton partenaire qui ne veut pas entendre que là, ce soir, tu n’as pas envie du tout...
Déjà, pour les poser, il faut les réfléchir, les connaître, en avoir conscience... Ne plus subir en se disant que c’est normal. Réfléchir à ce que l’on apprécie, ce qui nous exaspère, et l’assumer. Où sont nos limites ? La bonne question, elles peuvent dépendre de tant de choses, de notre humeur, d’à quel point on connait la personne en face (tu peux ne pas vouloir que cette nana que tu viens de rencontrer te prennes dans ses bras mais pour autant aimer prendre tes amies dans tes bras !)... Mais si on s’écoute un peu, et qu’on prend confiance en nous, on se rend bien compte des moments où on fait des choses qu’on ne voulait pas faire, qu’on accepte des remarques, des gestes qu’on n’a pas envie de subir...Et une fois qu’on se rend compte d’où sont ces limites, qui nous appartiennent, on peut passer à l’étape suivante qui est de les affirmer.
C’est pas facile, et il y a des contextes où c’est encore moins facile... Dire d’arrêter à un gars qui nous met une main au cul dans le bus, ça met moins de chose en jeu que de dire à son/sa partenaire que non, quatre doigts dans le vagin, c’est un peu trop, ça fait mal, ou autre.
Mais voilà, dire non, stop ou merde, on a oublié de nous l’apprendre dans notre petite éducation de femmes... Alors des fois on fait des efforts surhumains pour dire « euh, je sais pas trop », mais en face ce n’est pas souvent reçu comme le non catégorique qui est resté coincé au travers de notre gorge... Alors voilà, à ce niveau on est pas aidé en tant que femmes, et nous n’avons plus qu’à apprendre.
Apprenons donc à dire non et apprenons aussi à le faire entendre et respecter. Parce qu’on ne vit pas seule en ermite au fond d’une grotte. Là tu vas trop loin, je te dis non et si tu n’es pas contentE, c’est pareil, t’as pas le choix... Apprenons à dire non et à le faire entendre parce que ce qu’on nous a appris, à nous, c’est qu’une femme doit toujours dire oui. Apprenons à dire non et à faire comprendre que quand ce n’est pas oui, c’est toujours non parce que celui qui abuse de sa compagne dit qu’elle n’a pas dit non alors qu’elle pleure en silence. Apprenons à dire non et que ce non ne soit pas une insulte mais aussi un moment de complicité : « non, là je n’ai pas envie d’un cunni » et sans que cela ne porte à conséquence. Apprenons à dire non fermement pour que tous ceux qui nous embêtent dans la rue se taisent après notre passage. Apprenons à dire non pour être respectées.
PARLER ENTRE FEMMES :
Parler entre femmes, se raconter nos expériences, se poser des questions, se raconter des histoires, se donner des conseils, se rassurer, se déculpabiliser, rire ensemble, échanger nos points de vue... Nous avons toujours des choses à apprendre les unes des autres. Parfois, c’est difficile, parce que ce sont des sujets dont on n’a pas l’habitude de parler... Mais ça fait tellement de bien. Parler entre femmes. C’est ce que nous avons fait, et à force de parler entre nous, nous avons fait cette brochure, pour parler à d’autres femmes...
Personne ne sait mieux que toi...
On trouvera toujours des magazines pour nous expliquer comment on doit jouir, des gens pour nous dire que telle pratique est sale ou avilissante, des partenaires sexuel-le-s pour nous raconter que toutes les autres adorent ce que nous on n’aime pas. Il est important de savoir qu’aucune de nous n’est anormale, que dans le domaine du plaisir il n’y a pas de règles générales : nous sommes toutes des cas particuliers. Toi seule connaît tes envies, sait ce qui te fais du bien ou pas. Ne nous laissons pas dicter notre sexualité !
RÉFLEXIONS ET TÉMOIGNAGES DE FEMMES
Sur nos sexualités, nos corps, nos plaisirs, nos blocages, nos aventures heureuses et malheureuses...
Parce qu’il y a encore trop de tabous, trop d’interdits, trop de silences qui pèsent sur nos corps. Trop de méconnaissance aussi. Parce que nous voulons nous réapproprier nos corps, les rencontrer, les toucher, les connaître, et parler d’eux.
Pour toutes les femmes. Les jeunes et les vieilles, les mal baisées et les salopes, les frigides et les coincées, celles qui adorent le cul et celles qui n’aiment pas ça, les petites, les grandes, les grosses, les maigres, les moches, les hétéroes, les bies, les lesbiennes, les auto-sexuelles et les asexuelles. Pour toutes celles qui ont envie.
feminista at no-log.org
Les Farfadettes
voila le document en intégral, je trouve que tous les hommes devrait le lire aussi.