J'aime bien vous lire
J'écris moins, j'écris même peu parce que plus ca va et plus je déconceptualise donc j'ai de plus en plus de mal à exprimer
Je suis ok avec vous la qualité de ce forum c'est qu'on peut s'y étaler sans jugement et ça facilite le travail de décorticage de tout ce qui n'est pas soi
J'ai testé le côté ermite et oui, on a vite fait de s'y bercer d'illusions, y'a rien pour contredire. Par contre, on a plus de temps pour écouter le silence quand on y arrive
Mais rien de tel que l'autre pour faire miroir et pointer du doigt ce qui gêne aux entournures
En fait de l'équilibre, ne pas se prendre la tête et vivre ce qu'on a à vivre, toute expérience est bonne à faire si on a en a besoin
En guise de partage : ce matin je suis montée sur le mont Salève qui est le coin de montagne le plus rapide à accéder depuis mon appart. Il y a avait enfin du soleil dans la vallée, la bise était un peu retombée.
J'avais bien vu en partant que le sommet était dans les nuages mais c'était une envie irrépressible
J'ai donc accompli la route sous le soleil.
300 m avant que j'arrive je suis entrée dans la mer de brouillard
Je me suis parquée au sommet comme d'habitude à un endroit où l'on peut voir d'un côté toute la chaîne des Alpes et de l'autre Genève, le lac et le Jura. C'est magique comme lieu
J''ai mis un k-way, il faisait monstre froid et y'avait la bise qui soufflait fort.
J'ai marché un peu et assise sur une pierre à l'abri du vent, j'ai contemplé un moment les nuages courir sur la route poussés par le vent
La nature était vivante, nettoyante
en bas le soleil
en haut les nuages
Les premières fleurettes de serpolet sont sorties, l'odeur est encore timide, les feuilles minuscules
Les sapins poussent, touffes vert clair en bout de branche
Je ne suis pas restée longtemps
Le froid
Je suis redescendue dans la vallée, dans le soleil, la bise est descendue avec moi, j'ai laissé les nuages sur le Salève
Et ce soir j'étais à Genève avec plein de gens. Les discussions, les gestes, les regards
La rue, les voitures, la circulation, la coupe du monde
La route pour rentrer, la couleur magnifique du ciel de juin vers les 22h00 quand le jour bascule dans la nuit, le moment du baiser du soleil et de la lune
J'aime ces journées en contraste
ces successsions d'intermédiaires
la vie qui dans la matière expérimente la forme
la sagesse du mouvement
la beauté du souffle