Ouaaah ton partage, là, il étanche une soif chez moi ....!!!!
ça me fait tellement de bien d'entendre parler quelqu'un de tout ça
Toute mon enfance et mon adolescence, j'ai connu le rêve lucide et dirigé à volonté (selon la "strate" où j'étais... quand on s'approche du sans forme, cette notion n'a tout simplement plus cours)
A l'époque, j'en ai un peu parlé, mais je n'ai jamais trouvé quelqu'un qui vive ça, et j'aurais rêvé de pouvoir en parler avec quelqu'un qui expérimente ça.
Mais comme pour plein d'autres choses, j'ai fini par me taire ... ne plus tenter d'exprimer, d'échanger
C'est fou, parce que je n'y repense jamais comme ça, mais là, à t'entendre, des ressentis de moi enfant et ado redéboulent et je me rends compte à quel point j'ai été seule, mais seule... et qu'en fait c'était dur
Des rêves prémonitoires sur la journée d'après ou les suivantes, ou plus tard, il y en avait pratiquement chaque nuit, avec, évidemment, l'étrange, indéfinissable impression quand ça se passe après dans l'état de veille...
"chevauchement temporel" pour l'interprétation mentale, mais se rendre compte qu'en fait, en réalité le temps n'existe pas
Plein de fois, je me réveillais (exprès ou non), puis replongeais volontairement dans le rêve, avec à choix de le continuer, ou de revenir en arrière et de changer le scénario.
Les mondes où on communique sans mots, directement par l'être, même pas par la pensée (il y en a d'autres où c'est par la pensée), j'y ai été, abondamment, Par contre, peut-être "malheureusement", j'en suis revenue avec une nostalgie terrible de ça, et ça a produit un rapport très conflictuel avec les mots ... que je ne suis toujours pas arrivée à résoudre
Il y avait un autre monde où on communiquait par des sortes de mélodies harmonieuses, de la musique comme il n'en existe pas ici, rien à voir ou presque.
Les fois où on va "trop loin" et où revenir ne se fait pas facilement...
Le "niveau 8" dont tu parles, je l'aurais jamais appelé comme ça, mais idem : il y a une limite, à un certain point, que on sait que, si on la franchit, c'est sans retour. On en est très conscient, c'est une évidence.
Il m'est apparu clairement dans tout ce vécu enfant et ado, que l'état de veille n'était qu'un autre de ces mondes, un autre rêve
La distinction entre veille et "mondes du rêve" n'en était qu'une "pour jouer le jeu avec les humains" - et aussi accessoirement pour ne pas être prise pour une folle... respecter les règles du jeu
Voir que l'état de veille c'est pareil, je l'ai vu très tôt
Bien plus tard, j'ai vu des yogis l'exprimer comme ça : une fois qu'on a "trouvé le rêveur", veille ou rêve : c'est toujours le rêveur. Pas plus de (ou autant de) réalité l'un que l'autre.
Mais alors, très tôt, il y a eu ce truc terrible : j'ai touché, effleuré la possibilité de diriger entièrement l'état de veille.
Puisque ça marche pareil... exactement pareil
Mais là, il y a eu un interdit très très fort, très puissant, et j'ai eu des avertissements, une conscience que pour toucher ça il faut un niveau de conscience, de maturité qui était très très loin du mien... et une structure mentale qui puisse l'intégrer.
Je suis restée avec à la fois de la peur et du désir pour ça
en fait je reste avec pas mal d'interrogation par rapport à ça, parce que ça me semble incroyable qu'on puisse accéder à ça sans la maturité, le développement qui vont avec... c'en est effrayant
je comprends pas que ça puisse exister
C'est la zone où on trouve tous les "pouvoirs" (siddhis) que les yogi décrivent très bien
Arrivée à l'âge adulte, vers le début de la vingtaine, j'ai continué à être consciente que je rêvais, mais sans plus aucun intérêt pour diriger le rêve.
Et puis, parfois, j'ai commencé à connaître des rêves vraiment immergée dedans, avec presque pas de conscience d'être en train de rêver
C'est à dire, c'était comme si c'était enfoui très profond... je savais, mais je m'occupais du rêve, je regardais pas le fait que ce soit un rêve et que je le sache, je n'y accordais pas mon attention.
Je regardais le rêve se dérouler, j'assistais, je laissais faire.
Actuellement, c'est toujours comme ça (c'est à dire... quand je rêve ! parce que il y a des périodes où les nuits, il n'y a pas de rêve, il y a juste de la conscience )sauf que je suis en général de nouveau tout à fait consciente que je rêve, mais j'assiste au rêve, et je n'ai plus aucun intérêt à diriger le rêve.
La faculté est là, mais je ne m'en sers pas, ça ne m'intéresse plus.
Il y a quelques années, alors que je parlais de la possibilité de diriger l'état de veille comme les rêves et de toute la zone des "pouvoirs yogiques" à quelqu'un qui a vécu des éveils profonds, et que je lui disais que, en fait, ça doit être pareil : à un moment donné on est juste plus intéressé, c'est tout,
il a confirmé
Sauf que, si je l'ai abondamment expérimenté sur d'autres plans/rêves, sur ce plan-là de rêve qu'on appelle "veille", je n'ai fait que l'effleurer...
Et tant mieux
L'enseignement de l'enfance, auquel je me tiens, a été très fort : Mieux vaut ne pas jouer pas avec ça tant qu'on n'a pas la maturité pour...
Et en fait quand on a la maturité pour, on n'est juste plus intéressé par tout ça, ça nous est complètement égal,
je suppose qu'on peut dire vraiment, là, qu'il y a plus de volonté égotique... le rêve de l'égo est complètement percé comme une baudruche
En fait, ce serait, ça : tant qu'on peut encore utiliser ça pour, ne serait-ce qu'un semblant d'égoïsme/volonté de pouvoir, mieux vaut ne pas toucher à tout ça.
Mais alors, pourquoi la possibilité existe-t-elle malgré tout ? ça devrait être mécaniquement impossible....
Et une question reste : pourquoi, au fond y a-t-il une différence de traitement et d'accès entre ce monde-là de rêve, (le rêve de "vibrazione", incarnée dans ce monde d'humains) et d'autres mondes, où, là : aucun problème pour y avoir accès ??
Je dois avoir des problèmes d'étanchéité entre "les mondes" aussi : régulièrement il y a de la conscience sur ce rêve-ci (l'état de veille, l'histoire "moi", vibrazione) et sur d'autres en même temps
Je ne cherche pas à nourrir ça
au contraire ces dernières années, où je suis beaucoup moins en fuite de l'incarnation
(oui, oui, quand même... je sais, reste beaucoup de chemin.....) je cherche à fermer ça autant que possible (et ça va mieux, moins fréquent)
De même, j'évite certaines "zones" dont je sais que je reviens avec une nostalgie presque ingérable tellement c'est douloureux
J'ai beaucoup essayé aussi, de ne pas aller "trop loin"... mais là, je me rends compte que ça m'échappe : ça se déclenche quand ça se déclenche, ma foi ! (ah ah ah qui est le "m" dans "ça m'échappe" ....

on retombe sur certaines limitations nécessaires, utiles...)
Bon, je sais plus comment continuer ou finir ce post
Sentiment de vanne qui s'ouvre, de soulagement de "parler" (euh..écrire via forum...) à quelqu'un
d'incarné, sur le même plan/rêve/strate qui décrit tout exactement comme c'est, qui connait tout ça
et puis :
l'autorisation de parler de ça, du coup ... c'est énorme !
Désolée, ce soir, j'aurai un peu eu tendance à inonder le forum, mais là, vraiment, c'est fou le bien que ça m'a fait d'écrire tout ça
Bah, allez, des moments comme ça, tout d'un coup, j'accepte mieux de devoir être un humain qui parle/utilise des mots
Un super super merci, Jean Pierre
