par Maya » jeu. 16 août 2012 15:34
Bonjour Chronos, tout à fait d'accord avec la couche d'émotionnelle derrière (ou devant ?) mon propos. Pour ce qui est de la démarche judiciaire (ou tout acte posé en réaction, comme une lettre, une explication) je ne le vois pas du tout comme le but mais une partie du chemin. Il est intéressant de savoir qu'une victime d'abus, dans un premier temps, n'éprouve non pas de la haine ou de la colère contre l'agresseur, comme on pourrait le croire, mais de la culpabilité. La psychothérapie, dans un premier temps, ne réside pas à sortir de la colère mais plutôt à y entrer : être capable d'éprouver de la colère, être capable d'éprouver un désir de vengeance. Donc je reviens sur l'idée de "punir": quand une victime en arrive à l'idée de punir, elle a déjà fait un grand pas, puisqu'elle veut punir l'autre au lieu de vouloir se punir elle-même (désir de se donner la mort). Je dirais qu'on est là dans un réflexe de survie, mais la survie c'est très sain ! Effectivement ce n'est pas encore très spirituel, mais il faut déjà commencer par le chakra 1 et ne pas se laisser mourir ! Au cours de la procédure, confrontation avec l'agresseur, rappel des faits, la victime sort de la peur panique de l'agresseur, peut objectiver, et va dé-diaboliser l'agresseur, notamment si on en arrive à découvrir que l'agresseur à lui-même été agressé, et se retrouve dans un mécanisme de reproduction de sa propre blessure. En posant l'acte (ici judiciaire) on brise un schéma peut-être ancestral, schéma familial, schéma sociétal... Le bourreau est évidemment une victime. Il faut savoir que le fait d'être mis devant ses responsabilités peut être salutaire à celui qui a commis les faits, dans la sidération que ce qu'il a lui-même subi puisse être dénoncé, c'est-à-dire passé au stade des mots (chakra 5). Ca me fait penser au roman Crime et Châtiment où le héros meurtrier finit par être soulagé d'être découvert par la police. C'est la fameuse question des limites qui rassurent, limites parentales pour l'enfant, mais aussi limites sociales pour le citoyen. Pour moi à ce stade on est passé de l'individuel au politique ( au sens grec : polis, cité) où le collectif est agissant. Avec la politique, on est dans la dualité bien entendu, mais il faudrait peut-être dé-diaboliser la dualité, on vit en plein dedans ! Passer directement à l'étape supérieure de la compréhension de l'épreuve, c'est comme vouloir passer directement au septième chakra alors que rien n'a été résolu en bas. Bien sûr, certains (voire beaucoup) réussissent à dépasser le traumatisme sans passer par la justice. Mais c'est une opportunité relativement récente et très étouffée en France, qui me paraît vraiment intéressante au niveau du collectif. Je parlais de blessure faite au féminin ; Stéphanie faisait remarquer plus haut que les hommes aussi se font violer, ce qui est parfaitement juste, Chronos tu me dis que ce n'est pas forcément une blessure faite au féminin mais à soi. Je ne sais pas, tu as peut-être raison, peut-être est-ce la part féminine en soi ? Mais dans cette association non harmonieuse de la sexualité et de la violence/pouvoir, je ressens une blessure faite à Gaia. En gros, mon propos c'est de dire qu'il ne faut pas non plus être dans le déni de la souffrance, et qu'il faut retrouver son pouvoir. Or le pouvoir, c'est l'extériorité, poser l'acte. Le pardon (un mot pas très aimé dans ce forum, désolée

) n'est que l'ultime étape une fois que le pouvoir est retrouvé. Pardonner : non pas devenir meilleurs potes et boire des cafés ensemble mais reconnaître le rôle joué par l'autre dans cette divine comédie pour accéder à la vision d'un monde parfaitement agencé ; couper le lien toxique et passer à autre chose ; vivre, aimer, être au présent et non plus au passé.
Bonjour Chronos, tout à fait d'accord avec la couche d'émotionnelle derrière (ou devant ?) mon propos. Pour ce qui est de la démarche judiciaire (ou tout acte posé en réaction, comme une lettre, une explication) je ne le vois pas du tout comme le but mais une partie du chemin. Il est intéressant de savoir qu'une victime d'abus, dans un premier temps, n'éprouve non pas de la haine ou de la colère contre l'agresseur, comme on pourrait le croire, mais de la culpabilité. La psychothérapie, dans un premier temps, ne réside pas à sortir de la colère mais plutôt à y entrer : être capable d'éprouver de la colère, être capable d'éprouver un désir de vengeance. Donc je reviens sur l'idée de "punir": quand une victime en arrive à l'idée de punir, elle a déjà fait un grand pas, puisqu'elle veut punir l'autre au lieu de vouloir se punir elle-même (désir de se donner la mort). Je dirais qu'on est là dans un réflexe de survie, mais la survie c'est très sain ! Effectivement ce n'est pas encore très spirituel, mais il faut déjà commencer par le chakra 1 et ne pas se laisser mourir ! Au cours de la procédure, confrontation avec l'agresseur, rappel des faits, la victime sort de la peur panique de l'agresseur, peut objectiver, et va dé-diaboliser l'agresseur, notamment si on en arrive à découvrir que l'agresseur à lui-même été agressé, et se retrouve dans un mécanisme de reproduction de sa propre blessure. En posant l'acte (ici judiciaire) on brise un schéma peut-être ancestral, schéma familial, schéma sociétal... Le bourreau est évidemment une victime. Il faut savoir que le fait d'être mis devant ses responsabilités peut être salutaire à celui qui a commis les faits, dans la sidération que ce qu'il a lui-même subi puisse être dénoncé, c'est-à-dire passé au stade des mots (chakra 5). Ca me fait penser au roman Crime et Châtiment où le héros meurtrier finit par être soulagé d'être découvert par la police. C'est la fameuse question des limites qui rassurent, limites parentales pour l'enfant, mais aussi limites sociales pour le citoyen. Pour moi à ce stade on est passé de l'individuel au politique ( au sens grec : polis, cité) où le collectif est agissant. Avec la politique, on est dans la dualité bien entendu, mais il faudrait peut-être dé-diaboliser la dualité, on vit en plein dedans ! Passer directement à l'étape supérieure de la compréhension de l'épreuve, c'est comme vouloir passer directement au septième chakra alors que rien n'a été résolu en bas. Bien sûr, certains (voire beaucoup) réussissent à dépasser le traumatisme sans passer par la justice. Mais c'est une opportunité relativement récente et très étouffée en France, qui me paraît vraiment intéressante au niveau du collectif. Je parlais de blessure faite au féminin ; Stéphanie faisait remarquer plus haut que les hommes aussi se font violer, ce qui est parfaitement juste, Chronos tu me dis que ce n'est pas forcément une blessure faite au féminin mais à soi. Je ne sais pas, tu as peut-être raison, peut-être est-ce la part féminine en soi ? Mais dans cette association non harmonieuse de la sexualité et de la violence/pouvoir, je ressens une blessure faite à Gaia. En gros, mon propos c'est de dire qu'il ne faut pas non plus être dans le déni de la souffrance, et qu'il faut retrouver son pouvoir. Or le pouvoir, c'est l'extériorité, poser l'acte. Le pardon (un mot pas très aimé dans ce forum, désolée ;-) ) n'est que l'ultime étape une fois que le pouvoir est retrouvé. Pardonner : non pas devenir meilleurs potes et boire des cafés ensemble mais reconnaître le rôle joué par l'autre dans cette divine comédie pour accéder à la vision d'un monde parfaitement agencé ; couper le lien toxique et passer à autre chose ; vivre, aimer, être au présent et non plus au passé.