par anahata » jeu. 9 août 2012 09:36
Le jugement est toujours facile.
Même quand on pense être qq1 qui AIME et qui sait faire preuve de bcp d'empathie.
Le sujet est vraiment intéressant.
J'admire personnellement les éducateurs spécialisés qui font preuve de bcp de professionnalisme et de compassion face à des handicapes de toutes sortes.
Et oui, je me croyais personnellement au-dessus de tous jugements.
Alors, un jour, j'ai décidé d'apprendre à danser à des personnes handicapées.
Et oui! Histoire de faire qqch de bien!
Pendant 1 mois, je me suis retrouvée avec 1 groupe de jeunes filles et de jeunes hommes ayant des repères dans l'espace complètement différents des miens mais surtout appréhendant la danse et le son d'une façon incroyable.
Leur regard. Leur coeur. Leur façon de me regarder. Le respect. L'attention. Et surtout la reconnaissance.
Nous avons travaillé en binôme avec une éducatrice spécialisée. Elle aussi était incroyable.
J'ai souvent été déstabilisées par des comportements troublants comme une jeune fille qui pour témoigner son amour, frappait les gens.
Elle avait voulu me cogner une fois. Les éducateurs sont arrivés à temps.
Une autre fois, elle s'était mis plein d'excréments partout sur le visage et voulait m'embrasser.
En déjeunant avec eux, certains bavaient dans leur assitette...
Bref... Cela dépassait complètement tout ce que je pouvais imaginer.
Et oui, là, je me suis dit... "Houa! C'est plus dur que tu ne le pensais ma fille. Crois-tu être capable de ça sur du long terme?"
Parce que je réalisais qu'il y avait une différence entre "se donner bonne conscience" en évoluant parmi eux et en leur apprenant qqch et "faire preuve simplement d'amour" juste en partageant.
Oui, j'ai été destabilisée. J'ai eu parfois peur. Je souriais faussement.
Mais je me suis accrochée.
Je les ai observé et eux aussi d'ailleurs. J'étais vraiment scannée de la tête aux pieds et je voyais bcp d'admiration dans leur regard.
D'ailleurs, je m'en suis avant tout nourrie par orgueil et pour m'aider à tenir.
Ridicule n'est-ce pas? Mais quand on est dans ce monde, il ne faut rien attendre.
L'idée est de donner sans retour car le retour peut parfois être violent et à des degrés différents. Hors norme.
Mon retour à moi a été formidable.
Je leur faisais faire des chorégraphies compliquées pour ne pas les sous-estimés et ils se sont sentis valorisés.
Et ils y sont arrivés.
Une jeune trisomique qui ne parlait jamais et qui pleurait tout le temps, a même fini par sourire et à danser avec nous.
Les jeunes filles se faisaient belles pour ressembler aux danseuses de la télé.
Le plus fort pour moi a été le contact physique.
Ils ont tant à donner.
Et on a bcp à apprendre d'eux.
J'en suis ressortie grandie car j'étais mal barrée.
J'ai d'ailleurs intégré pdt des années, une trisomique de 32 ans dans mon groupe de danse ados.
J'ai bcp appris du regards des autres jeunes filles aussi.
Ces jeunes l'ont aimé et aidé.
Christelle était à sa place.
D'ailleurs, j'ai été surprise par sa mémoire. Parfois, elle retenait les pas mieux que les autres.
Mais ce qui m'impressionnait, c'était son enthousiaste et sa façon d'aimer sans condition. Sans tabou.
Elle me disait : "Peggy, je t'aime" en me serrant fort dans ses bras.
Tout ça pour dire que le monde des handicapés, c'est le nôtre.
Je dirai que finalement, parfois, on est bien plus handicapés qu'eux par rapport à nos émotions, nos analyses à 2 balles.
Toutes ces barrières que nous nous mettons et qui nous empêchent de communiquer ou de vivre des choses intenses.
Eux, ils savent que c'est ici et maintenant que tout se passe. Pas demain ni hier...
Et je félicite les éducateurs spécialisés car jamais, je ne pourrais faire ce qu'il font.
Comme disait une amie qui fait ce métier... "Ce qu'on donne n'a rien de comparable à ce qu'on reçoit.
C'est souvent dur mais ils nous apportent tellement..."
Je suis d'accord.
Il faut se dépoiler devant eux.
Enlever tous nos jugements.
Ne rien attendre de conventionnel.
Mais prendre ce qu'ils nous offrent car c'est d'une sincérité absolue et ça fait un bien fou dans ce monde de dingue qe nous sommes.
Merci JP pour ce rappel.
Bisous.
Peg
Le jugement est toujours facile.
Même quand on pense être qq1 qui AIME et qui sait faire preuve de bcp d'empathie.
Le sujet est vraiment intéressant.
J'admire personnellement les éducateurs spécialisés qui font preuve de bcp de professionnalisme et de compassion face à des handicapes de toutes sortes.
Et oui, je me croyais personnellement au-dessus de tous jugements.
Alors, un jour, j'ai décidé d'apprendre à danser à des personnes handicapées.
Et oui! Histoire de faire qqch de bien!
Pendant 1 mois, je me suis retrouvée avec 1 groupe de jeunes filles et de jeunes hommes ayant des repères dans l'espace complètement différents des miens mais surtout appréhendant la danse et le son d'une façon incroyable.
Leur regard. Leur coeur. Leur façon de me regarder. Le respect. L'attention. Et surtout la reconnaissance.
Nous avons travaillé en binôme avec une éducatrice spécialisée. Elle aussi était incroyable.
J'ai souvent été déstabilisées par des comportements troublants comme une jeune fille qui pour témoigner son amour, frappait les gens.
Elle avait voulu me cogner une fois. Les éducateurs sont arrivés à temps.
Une autre fois, elle s'était mis plein d'excréments partout sur le visage et voulait m'embrasser.
En déjeunant avec eux, certains bavaient dans leur assitette...
Bref... Cela dépassait complètement tout ce que je pouvais imaginer.
Et oui, là, je me suis dit... "Houa! C'est plus dur que tu ne le pensais ma fille. Crois-tu être capable de ça sur du long terme?"
Parce que je réalisais qu'il y avait une différence entre "se donner bonne conscience" en évoluant parmi eux et en leur apprenant qqch et "faire preuve simplement d'amour" juste en partageant.
Oui, j'ai été destabilisée. J'ai eu parfois peur. Je souriais faussement.
Mais je me suis accrochée.
Je les ai observé et eux aussi d'ailleurs. J'étais vraiment scannée de la tête aux pieds et je voyais bcp d'admiration dans leur regard.
D'ailleurs, je m'en suis avant tout nourrie par orgueil et pour m'aider à tenir.
Ridicule n'est-ce pas? Mais quand on est dans ce monde, il ne faut rien attendre.
L'idée est de donner sans retour car le retour peut parfois être violent et à des degrés différents. Hors norme.
Mon retour à moi a été formidable.
Je leur faisais faire des chorégraphies compliquées pour ne pas les sous-estimés et ils se sont sentis valorisés.
Et ils y sont arrivés.
Une jeune trisomique qui ne parlait jamais et qui pleurait tout le temps, a même fini par sourire et à danser avec nous.
Les jeunes filles se faisaient belles pour ressembler aux danseuses de la télé.
Le plus fort pour moi a été le contact physique.
Ils ont tant à donner.
Et on a bcp à apprendre d'eux.
J'en suis ressortie grandie car j'étais mal barrée.
J'ai d'ailleurs intégré pdt des années, une trisomique de 32 ans dans mon groupe de danse ados.
J'ai bcp appris du regards des autres jeunes filles aussi.
Ces jeunes l'ont aimé et aidé.
Christelle était à sa place.
D'ailleurs, j'ai été surprise par sa mémoire. Parfois, elle retenait les pas mieux que les autres.
Mais ce qui m'impressionnait, c'était son enthousiaste et sa façon d'aimer sans condition. Sans tabou.
Elle me disait : "Peggy, je t'aime" en me serrant fort dans ses bras.
Tout ça pour dire que le monde des handicapés, c'est le nôtre.
Je dirai que finalement, parfois, on est bien plus handicapés qu'eux par rapport à nos émotions, nos analyses à 2 balles.
Toutes ces barrières que nous nous mettons et qui nous empêchent de communiquer ou de vivre des choses intenses.
Eux, ils savent que c'est ici et maintenant que tout se passe. Pas demain ni hier...
Et je félicite les éducateurs spécialisés car jamais, je ne pourrais faire ce qu'il font.
Comme disait une amie qui fait ce métier... "Ce qu'on donne n'a rien de comparable à ce qu'on reçoit.
C'est souvent dur mais ils nous apportent tellement..."
Je suis d'accord.
Il faut se dépoiler devant eux.
Enlever tous nos jugements.
Ne rien attendre de conventionnel.
Mais prendre ce qu'ils nous offrent car c'est d'une sincérité absolue et ça fait un bien fou dans ce monde de dingue qe nous sommes.
Merci JP pour ce rappel.
Bisous.
Peg